
Ultra-orthodoxe et ultra-prudent.
A peu près la seule photo un peu rigolote parmi la cinquantaine supposée résumer l’année 2021 en images.
Parce qu’Israël, côté palestinien, c’est plutôt ça:

Bon Noël à tous!
Eerder op maandag meldde De Standaard dat Israël in bezet gebied opnieuw infrastructuur had vernield die met Belgisch belastinggeld was gefinancierd. In Khirbet Ad-Duqaiqah, nabij Hebron, hebben Israëlische troepen drie waterreservoirs en minstens 2.500 bomen vernield. Het nieuws werd gemeld door Groen, en aan onze redactie bevestigd door Oxfam, de ngo die het project met Belgisch ontwikkelingsgeld had uitgevoerd. Oxfam schat de schade op meer dan 75.000 euro.
C’est tout à fait inadmissible vu que le projet – comme les précédents – satisfaisait à toutes les lois internationales en vigueur – ‘Deze nieuwe reeks afbraken en inbeslagnemingen van vitale infrastructuur is onaanvaardbaar’, zeggen De Croo en Reynders in een gezamenlijk persbericht. ‘De Belgische ontwikkelingsprojecten willen net een antwoord bieden op de humanitaire noden en worden uitgevoerd met het grootste respect voor het internationale humanitaire recht en de transparantieprincipes inzake ontwikkelingshulp’, klinkt het.
‘Schending internationaal recht’
De plus, il s’agit de territoires qu’Israël occupe en dépit des conventions de Genève et des résolutions de l’ONU – De Croo en Reynders wijzen er (nogmaals) op ‘dat de afbraak van infrastructuur en woonsten op de Westelijke Jordaanoever, bezet Palestijns grondgebied, ingaat tegen het internationale humanitaire recht en meer bepaald de 4de conventie van Genève en de resoluties van de VN-Veiligheidsraad’.
België heeft in het verleden telkens gevraagd om de getroffen projecten te herstellen of de opgelopen schade te compenseren. België zal ook in dit geval, via de ambassadeur in Brussel en in Tel Aviv, ‘onmiddellijk uitleg vragen aan de Israëlische regering en aansturen op compensaties’.
Het is niet de eerste keer dat Israël door België gefinancierde ontwikkelingsprojecten op de Westoever vernielt. België vroeg eind 2017 compensatie aan Israël voor de vernieling van zonnepanelen en prefab-schoolklasjes. Voor zover bekend ging Israël niet in op die vraag.
en bleu traductions de l’Adrienne – source de l’article ici
Ce poème de Peter Theuninck, cité dans le discours du président de PEN Vlaanderen, a été écrit pour Ashraf Fayadh, jeune poète palestinien condamné à mort par l’Arabie Saoudite, qui a finalement commué cette peine en huit ans de prison et huit cents coups de fouet, cinquante coups tous les six mois. Donc seize fois. Voilà pourquoi PEN Vlaanderen a demandé à seize poètes de lui écrire et dédier un texte.
Comme celui-ci, qui dit bien la fonction du poète et l’essence même de la poésie.
Een vink blijft zingen
achter tralies.
Un pinson chante encore derrière les barreaux.
Een vink blijft zingen
met een kap op de kooi.
Un pinson chante encore sous la housse de sa cage.
Een vink blijft zingen
op water en brood.
Un pinson chante encore au pain sec et à l’eau.
In het holst van de winter
blijft de vink zingen.
Au cœur de l’hiver le pinson chante encore.
Schroei haar ogen dicht
en zingen doet de vink.
Brûlez-lui les yeux et le pinson chantera.
God schiep de vink
om te zingen.
Dieu a créé le pinson pour qu’il chante.
photo prise par chez moi le 12 mai dernier
Dans la vieille ville d’Hébron, des filets protègent les passants des ordures lancées par les colons. Les militaires israéliens y patrouillent plusieurs fois par jour.
En 1994, craignant la mise en cause du processus d’Oslo, la communauté internationale a appelé Israël à renoncer à l’implantation de la colonie d’Har Homa sur la forêt palestinienne d’Abu Gnaim. Depuis, cette colonie proche de Bethléem ne cesse de s’agrandir. Photo d’avril 2017.
Naplouse, le 5 avril 2005. La dernière maison détruite par l’armée israélienne comme un symbole. De jeunes hommes y viennent et mesurent les pierres récupérées pour arranger le terrain de football.
Ramallah, décembre 2002. Un des bâtiments de l’Autorité palestinienne.
Rafah, le 9 décembre 2002. Chez lui, il y avait une cuisine rose et une salle de bains verte. La maison a été détruite parce qu’elle se trouvait trop près du nouveau mur.
Gaza, décembre 2002. Sur tous les murs du camp de Rafah, on a collé le portrait de cette écolière de 10 ans tuée le mois d’avant par l’armée israélienne.
Enfin, la photo qui a servi de point de départ pour un texte de fiction le 26 octobre:
La fouille au check-point donnant l’accès au Caveau des Patriarches à Hébron, 2007.
Toutes les photos sont de Véronique Vercheval ainsi que les légendes qui les accompagnent.
D’autres photos et des extraits de son livre ici.
Elle marche vite en longeant le mur. Dans les deux mains serrées sur sa poitrine, elle tient un mouchoir roulé en boule et un objet de forme allongée, protégé par un sachet plastique de récupération.
Un des soldats l’arrête. C’est une jeune femme. Elle paraît déguisée, cet affreux casque contraste avec ses sourcils épilés, ses yeux soigneusement maquillés. A sa ceinture est accrochée une arme lourde qu’on a du mal à imaginer dans ses mains aux ongles longs et manucurés.
Mais ce n’est pas un déguisement et l’arme n’est pas un jouet.
Elle arrête la petite. C’est la routine.
– Et ça, c’est quoi? demande-t-elle en désignant l’objet.
Elle le prend. Le sort de son plastique fripé. L’examine sans états d’âme.
La petite garde la tête baissée. Ne jamais croiser le regard de ces gens-là. Sous le bord de son foulard, on aperçoit de longs cils de femme et un petit nez enfantin. Elle n’a pas douze ans.
– C’est un cadeau pour ma grand-mère, dit-elle sans regarder la femme soldat.
Et dans un souffle elle ajoute:
– C’est un cadre pour y mettre une photo. C’est moi qui l’ai fait à l’école.
La femme déchiffre la phrase calligraphiée qui entoure l’espace réservé à la photo: « Mon cœur est en mille morceaux »
– C’est ce que je devrais faire aussi avec ton cadre, dit-elle d’un air dégoûté.
photo prise d’une photo de Véronique Vercheval
voir son travail
texte écrit à l’atelier d’écriture – la photo était au choix, seuls étaient imposés le thème du mur et la phrase « Mon cœur est en mille morceaux«
Quand il a fermé la porte de l’appartement et du magasin, il a mis le trousseau de clés dans sa poche.
C’était à Alep, il y a trois ans.
Il ne pensait pas qu’il ne reverrait plus ni l’appartement, ni le magasin.
Avant lui, son père un jour avait aussi rangé un trousseau de clés en attendant le retour.
Lui non plus ne pensait pas qu’il ne reverrait jamais sa maison.
C’était en Palestine, il y a 69 ans.
***
photo prise à l’expo Aleppo au Tropenmuseum d’Amsterdam
Hier, un article assez discret mentionnait que sept journalistes palestiniens avaient vu leur compte fb bloqué.
Fb ne dément pas, mais parle d’un hasard.
Pur hasard s’il s’agit de journalistes palestiniens.
Pur hasard que fb a signé un accord avec Israël précisément ce mois-ci pour éliminer tout ce qui déplairait aux dirigeants de ce pays.
Pur hasard si dans 95% des cas, fb obtempère et accède aux désirs d’Israël d’ôter l’info qui gêne. Tout comme l’ami G**gl*.
Car bien évidemment, il est préférable de ne pas nous inquiéter sur la façon dont la Palestine est gérée, spoliée, enfermée, tenue à l’écart de tout spectateur extérieur et même de toute aide.
Et si aide il y a, s’empresser de démolir. Que ce soient des poteaux électriques ou un terrain de jeux pour enfants. J’en ai déjà parlé ici, tout ça avait été offert par la Belgique puis rasé par Israël.
« Wat niet weet, wat niet deert« , dit le proverbe en néerlandais: si tu ne le sais pas, tu ne dois pas non plus t’en charger la conscience.
Fermons les yeux du monde sur les exactions. Je lis chez Lucette Desvignes qu’Israël a même obtenu de la France qu’elle interdise des actions du genre « boycot ».
Bref, s’il n’en reste que deux à s’énerver très fort sur ce qui se passe là-bas, ce sera Lucette Desvignes et moi.
Sauf qu’elle le fait avec infiniment plus de talent.
Je vous en donne un autre exemple ici.
On m’écrit qu’il a besoin de moi. Que 600 familles ont besoin de moi, besoin de nous. Pour leur survie.
600 familles de petits agriculteurs à qui on a interdit l’accès à leurs propres terres. Alors aujourd’hui ils essaient de survivre grâce au seul élevage de moutons.
Mais sans l’accès à leurs terres, ils sont obligés d’acheter du fourrage. C’est cher.
Obligés de garder leurs animaux confinés dans de trop petits espaces. Ce qui cause des maladies. Des fausses couches chez les brebis. Il faut des vaccins et des soins vétérinaires. C’est cher aussi.
Je crois bien que ce qui se passe là-bas, envers et contre tous les accords internationaux, c’est ce qui me fâche le plus au monde.
Et me fait honte.
Destruction par l’armée israélienne du réseau de transport électrique financé par la Belgique dans le village palestinien de Khirbet al Tawil en Cisjordanie, dans la région de Naplouse (2014)
source et article de presse: ONG 11.11.11 http://www.cncd.be/Destructions-israeliennes-de-biens
Viens voir la mer…
– Viens, petit. Viens voir la mer. Tu sais, la mer, je t’ai raconté, tu te souviens ? Avec le sable et la plage et de l’eau jusqu’au bout de l’horizon ? Et l’odeur… et le bruit… et l’écume des vagues ?
Tiens, petit, regarde, tu la vois, la mer, là-bas, au loin ?
Attends, je vais te mettre sur mes épaules, tu verras mieux. Là-bas, tu vois ?
– Tu y es déjà allé, toi, papa, jusque là-bas ?
– Moi non, petit, mais demande à Papy, tu verras, il te racontera des histoires que son grand-père lui racontait, comment il s’était baigné dans la mer et qu’il jouait au ballon avec ses copains sur la plage. Demande-lui, tu verras.
– Et là, papa, sur la pancarte, c’est quoi ?
– Ah ! là…
Il est marqué : « Danger !! mines !! »
Tu vois, c’est pour ça qu’il y a du barbelé partout, tu comprends ?
Allez, viens, on rentre à la maison…
écrit pour le défi 154