Sur deux ou trois blogs de grandes lectrices où je vais, je suis chaque fois ébahie. Elles vous parlent de littérature américaine des années 50 comme si elles y étaient, peuvent vous citer différents auteurs japonais d’hier et d’aujourd’hui, connaissent évidemment tous leurs classiques.
J’adore lire mais je rame déjà à suivre ce qui se passe en francophonie ou dans le monde des lettres néerlandaises. Je n’ai toujours pas lu la Chartreuse de Parme et à peine deux livres de Hugo Claus.
« Mais comment faites-vous? » m’est-il déjà arrivé de demander à ces dames. Qui me répondent, sans rire: « Il suffit de lire un livre par jour. »
Que n’y avais-je pensé moi-même, n’est-ce pas 
Plus fort encore, l’autre jour chez Tania, à propos de Perec: l’éloge de la relecture.
« (…) ce plaisir ne s’est jamais tari : je lis peu, mais je relis sans cesse, Flaubert et Jules Verne, Roussel et Kafka, Leiris et Queneau ; je relis les livres que j’aime et j’aime les livres que je relis, et chaque fois avec la même jouissance, que je relise vingt pages, trois chapitres, ou le livre entier : celle d’une complicité, d’une connivence, ou plus encore, au-delà, celle d’une parenté enfin retrouvée. »
Georges Perec, W ou le souvenir d’enfance
http://textespretextes.blogs.lalibre.be/archive/2014/08/25/je-relis-1134087.html
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Lire et relire, je ne demande pas mieux.
Dès que j’ai une heure devant moi, j’exhume un de mes vieux Comtesse de Ségur.
Les vacances. 

le voilà dans mon édition des années 30
et voici l’incipit:
Tout était en l’air au château de Fleurville ; Camille et Madeleine de Fleurville, Marguerite de Rosbourg, et Sophie Fichini, leurs amies, allaient et venaient, montaient et descendaient l’escalier, couraient dans les corridors, sautaient, riaient, criaient, se poussaient. Les deux mamans, Mme de Fleurville et Mme de Rosbourg, souriaient à cette agitation qu’elles ne partageaient pas, mais qu’elles ne cherchaient pas à calmer; elles étaient assises dans un salon qui donnait sur le chemin d’arrivée. De minute en minute, une des petites filles passait la tête à la porte et demandait:
« Eh bien ! arrivent-ils !
– Pas encore, chère petite, répondait une des mamans.
– Ah ! tant mieux, nous n’avons pas encore fini. »