In the land of the free, tu as des tas de libertés fort dangereuses pour toi-même et pour les autres mais apparemment ce qui fait le plus peur, c’est la liberté artistique.
Une des dernières caricatures de Lectrr, trop belle pour ne pas la partager 🙂
L’Adrienne était en route pour Ostende quand les premières notes se sont fait entendre.
« Petite fleur » a-t-elle murmuré.
C’est là qu’elle a entièrement compris pourquoi Marguerite Yourcenar a donné comme titre au premier tome de son œuvre autobiographique, celui où elle évoque son côté belge, maternel, « Souvenirs pieux« .
Il y a une forme de piété à perpétuer le souvenir d’un défunt.
« Petite fleur« , c’est un souvenir très ancien, qui avait fort frappé mini-Adrienne vers ses huit ans: il y avait quelque chose de particulier dans le ton et la voix de son père, lui semblait-il, quand dès les premières notes il disait « Petite fleur« .
Elle en avait conclu que c’était une musique importante pour lui et avait fait de son mieux pour être capable elle aussi de la reconnaître dès les premières notes.
C’est un article de l’Américain Douglas Rushkoff qui a paru en septembre dernier, quelques jours avant la sortie de son livre, et malgré le-temps-qui-passe l’Adrienne n’arrive pas à sortir de sa stupeur. Et de ses tremblements.
Même si, bien sûr, on le sait et on ne s’en étonne pas, que les super-riches tentent l’impossible pour se protéger d’une éventuelle apocalypse, de quelque origine qu’elle soit, climatique, atomique, sociétale ou causée par un virus.
Ce n’est pas nouveau. Mais tout de même, des choses ont changé depuis les bunkers de la guerre froide. En pire, évidemment 😉
Vous aussi, sans doute, lirez avec une stupeur croissante le questionnement de ces cinq multimillionnaires qui ont invité l’auteur pour qu’il les aide avec quelques questions du genre: quand je serai dans mon bunker, comment faire pour que les hommes armés enrôlés pour me défendre ne se retournent pas contre moi?
Et où serai-je le plus en sûreté, en Alaska ou en Nouvelle-Zélande?
Alors quand on leur propose une autre forme de solution, bien meilleure pour la planète et pour ses habitants, plus sûre pour eux aussi et qui leur coûtera bien moins cher, ils ne sont pas intéressés.
Non, créer des « fermes modèles » qui prévoiraient de la nourriture pour le plus grand nombre, en autarcie, ça ne les intéresse pas. Alors qu’on pourrait en mettre partout sur la planète et diminuer du même coup un certain nombre de risques qu’ils veulent fuir dans leur bunker…
Mardi dernier, en allant voir d’où venaient les visiteurs du blog, l’Adrienne est tombée sur une adresse IP « cachée » portant le nom de CIA triad security.
– Mince! s’est-elle dit, j’aurai sûrement dit trop de mal de l’armée américaine, avec mes traductions de Dimitri Verhulst!
Mais vérification faite, il s’agit d’une firme (?) qui s’occupe de sécurité en ligne. Ou un truc du genre, pas pris le temps d’approfondir la question, sauf que l’adresse IP « cachée » menait à Berlin 😉
Bref.
Puis le même jour elle a lu ceci: grâce à des stylos connectés, on peut s’assurer que l’élève travaille et on peut télécharger ce qu’il écrit, le corriger, le lui renvoyer.
Pas de répit, ni pour l’élève, ni pour le prof.
C’est aussi une forme de surveillance, qui s’ajoute encore à cette autre possibilité: le casque permettant de mesurer l’activité cérébrale de l’enfant et donc de détecter l’instant où il serait distrait…
Vous comprendrez donc que Madame est de plus en plus heureuse d’avoir l’âge qu’elle a!
Sinon, si vous voulez vraiment vous faire encore plus peur, il y a aussi ceci. Ou ceci. Ou…
Non rassurez-vous, on s’arrête 😉
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La photo d’illustration a été prise il y a quelques années dans une librairie islandaise, où Gaston s’appelle Viggo. Si on suit le modèle chinois, bientôt plus aucun enfant ne saura ce qu’est une cocotte en papier 😉
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Et pendant tout le temps de la rédaction de ce billet, un type qui avait garé sa belle et précieuse voiture-boîte-à-sardines juste en face, a cherché désespérément comment désactiver l’alarme. Ouvert ses deux portières. Ouvert le coffre. Passé des coups de fil… Comme quoi, il y a encore moyen de rigoler, malgré tout 🙂
Martha et Millie étaient venues assez tôt pour occuper le banc. Pour rien au monde elles n’auraient voulu rater la parade mais ces longues stations debout n’étaient plus de leur âge.
Elles gardaient une place entre elles deux pour Priscilla qui était en retard, comme d’habitude.
Martha avait jeté sa veste bleu marine sur ses épaules: on avait beau être le 4 juillet, le vent pouvait être traître aux coins de rues, et Martha ne craignait rien de plus qu’un mauvais rhume. Comme elle avait coutume de le dire, « c’est ce qui a eu raison de ma pauvre mère » et certes elle avait l’intention de vivre encore longtemps. Elle n’avait évidemment pas négligé de mettre ses gants blancs. Millie pour sa part portait son chapeau assorti à son tailleur bleu d’avant-guerre, qu’elle portait chaque année à cette occasion et dont la jupe ample était d’une longueur bien comme il faut. Elle avait pris un coussin, son dos fatiguait vite sur un banc aussi dur.
L’avenue était déjà bien remplie de monde – il ne manquait plus que Priscilla, en fait, elle en prenait vraiment à son aise, Priscilla, et profitait de leur bonté! – chacun vêtu comme il se doit des trois couleurs nationales, quand cette dévergondée d’Angie est arrivée sur ses talons de douze centimètres, dans une robe toute noire comme si la parade était un enterrement.
– Elle n’en fera jamais d’autres, celle-là, a émis Millie entre ses dents. Mais où ai-je rangé mes clés?
Et c’est ainsi qu’elle a raté le plus beau dos nu qu’il lui serait donné de voir de toute sa vie et qu’elle n’a pas compris la réponse de Martha:
– Elle a encore manqué de tissu pour se faire une robe convenable…
Ce mois-ci, je vous invite à faire courir votre imagination à partir de cette image et de ce livre, Épinglé comme une pin-up dans un placard de G.I. de Tonino Benacquista
– Pendant le confinement, commence la conférencière, j’en ai profité pour apprendre le néerlandais.
Admiration et applaudissements, bien entendu, chez tous ceux qui sont présents à l’événement.
C’est d’autant plus réjouissant et remarquable que la presse venait de publier cette semaine-là des articles sur les raisons pour lesquelles les jeunes belges francophones « refusent » d’apprendre le néerlandais. Tous les clichés passent alors en revue, trop difficile, pas utile, c’est mieux l’anglais etc.
Bref, la musicologue américaine avait profité du confinement pour apprendre le néerlandais.
– Je vais donc m’adresser à vous dans cette langue et je remercie monsieur Untel qui a bien voulu corriger mon texte.
Malheureusement, monsieur Untel n’avait pas vérifié sa prononciation et il fallait s’accrocher pour filtrer le néerlandais dans sa prononciation anglaise, ce qui était un exercice assez épuisant, à la longue.
Mais sans doute surtout épuisant pour la conférencière, alors on va continuer de l’admirer pour ses efforts 😉
Quand l’Adrienne lit la presse mercredi matin, elle en avale presque son café de travers: voilà que précisément le jour où elle a décidé de se rendre à Bruxelles, pour assister à la présentation de la nouvelle saison à la Monnaie, le président des USA l’a devancée 😉
En lisant quel énorme imbroglio de mesures diverses une telle visite inclut, elle se dit qu’il y aurait matière à trois billets de Stupeur et tremblements, à commencer par ce qui concerne notre précieuse et irremplaçable petite planète: ce monsieur ne vient pas avec un seul Air Force One, mais deux, sous prétexte de brouiller les pistes.
Et puis il y a encore par exemple ceci:
« President Biden zal zich tijdens zijn verblijf verplaatsen in een grote colonne van een vijftigtal voertuigen die speciaal voor dit bezoek worden overgevlogen. Biden zelf bevindt zich in de Cadillac One, beter bekend als ‘The Beast’. Deze gepantserde limousine is bestand tegen raketten, chemische aanvallen en vuurwapens, en heeft een granaatwerper aan boord. Ook hiervan bestaat een identieke kopie om mogelijke aanslagplegers te slim af te zijn. » (source De Standaard)
Le Président fera ses déplacements dans une colonne d’une cinquantaine de véhicules rapportés spécialement par avion pour cette occasion. Lui-même se trouvera dans la Cadillac One, qu’on appelle ‘The Beast‘. Cette limousine blindée peut résister à des attaques de missiles ainsi que chimiques ou d’armes à feu et a un lance-grenades à son bord. Cette limousine a aussi sa copie conforme pour déjouer les tentatives d’attentat. (traduction de l’Adrienne)
Alstemblieft, comme on dit à Bruxelles 😉
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Pour ceux que la chose intéresse, même si ça date du précédent:
Vous voulez savoir ce qui fait bien rigoler l’Adrienne? Que ce précieux véhicule a fait le voyage pour très peu servir: dans les déplacements en centre ville, monsieur B devra se contenter d’une SUV: The Beast ne réussit pas à passer sur les dos d’âne 🙂
Les armes à feu sont la première cause de mortalité pour la tranche d’âge de 1 à 19 ans.
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Et à part ça? Nowruz mubarak! !نو روز مبارک A l’arrivée du printemps, la communauté perse fête le Nouvel An, comme l’explique le très américain petit Iranien de la vidéo 🙂 Dans la ville de l’Adrienne aussi, ça se fête avec un repas, de la musique et de la poésie.
L’Adrienne a trouvé assez rigolo d’apprendre que la grille monumentale du zoo de New York soit l’œuvre d’une fonderie bruxelloise, plus précisément celle de Molenbeek: la Compagnie des Bronzes de Bruxelles à Molenbeek-Saint-Jean, aujourd’hui musée.
Vous vous souvenez sûrement de ce que pensait de la capitale belge le président précédent et dans le cas d’une fonderie le mot « hellhole » pourrait presque se justifier 😉
L’Adrienne était déterminée à ne pas parler de ce qui se passe là-bas – il y a assez d’autres média pour le faire – mais ce qu’elle a lu vendredi soir l’a tellement choquée qu’il faut qu’elle le dise:
1.dans l’ambassade du Royaume-Uni, à Kaboul, alors qu’on y avait (soi-disant) soigneusement fait disparaître tout document compromettant avant l’évacuation le 15 août, des feuilles traînaient encore par terre, portant les noms et coordonnées complètes d’Afghans ayant travaillé pour les Britanniques. Trois de ces familles n’ont été évacuées qu’après que le Times avait communiqué la chose aux autorités. On est sans nouvelles des autres…
2.Plus fort encore, si possible, du côté des Américains, qui ont tout bonnement communiqué aux taliban des listes avec les noms de citoyens américains et afghans qui ont travaillé pour eux.
D’où la question du titre: y a-t-il un pilote dans cet avion? et si oui, vers quel mur l’envoie-t-il?
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la photo montre une famille afghane à sa descente de l’avion à Melsbroek (Belgique), photo touchante par le bonheur évident de la petite fille sautillante – source ici.