C’est un événement qui aura lieu dimanche pour la troisième fois et dont il a déjà été question dans une krapoverie.
Cette année, l’Adrienne s’est inscrite pour les conférences qui seront données.
Alors évidemment, n’ayant jamais rien lu de James Joyce, elle s’est fait un devoir d’emprunter son Ulysse (1922) à la bibliothèque 😉
C’est dans une traduction française dont Philippe Sollers a dit ceci, répondant à l’éternelle question: une nouvelle traduction est-elle nécessaire?
Oui, évidemment: les traductions vieillissent toujours plus vite et plus mal que l’original.
En voici la première page:
En majesté, dodu, Buck Mulligan émergea de l’escalier, porteur d’un bol de mousse à raser sur lequel un miroir et un rasoir reposaient en croix. Tiède, l’air matinal soulevait doucement derrière l’homme une robe de chambre jaune dénouée à la taille. Élevant haut le bol, il entonna:
– Introibo ad altare Dei.
A l’arrêt, son regard plongea dans le sombre escalier en colimaçon et il enjoignit d’un ton canaille:
– Allez, monte, Kinch. Allez, monte, espèce d’affreux jésuite.
Solennel, il s’avança et grimpa sur la banquette de tir circulaire. S’étant retourné, il bénit par trois fois, grave, la tour, le pays environnant et les montagnes en cours d’éveil. Puis, apercevant Stephen Dedalus, il se pencha vers lui et dessina dans l’air des croix rapides, roucoulant du gosier et hochant la tête. Stephen Dedalus, mécontent et ensommeillé, s’appuya sur le haut des marches et regarda froidement ce visage qui le bénissait, tout en longueur chevaline, roucoulant et secoué de hochements et la chevelure blonde, indemne de tonsure, qui avait du chêne clair le grain et la nuance.
James Joyce, Ulysse, Gallimard, 2004, nouvelle traduction sous la direction de Jacques Aubert, p.9 (incipit)
Ce qui, dans la version originale, donne ceci, comme on peut le lire ici:
Stately, plump Buck Mulligan came from the stairhead, bearing a bowl of lather on which a mirror and a razor lay crossed. A yellow dressinggown, ungirdled, was sustained gently behind him on the mild morning air. He held the bowl aloft and intoned:
—Introibo ad altare Dei.
Halted, he peered down the dark winding stairs and called out coarsely:
—Come up, Kinch! Come up, you fearful jesuit!
Solemnly he came forward and mounted the round gunrest. He faced about and blessed gravely thrice the tower, the surrounding land and the awaking mountains. Then, catching sight of Stephen Dedalus, he bent towards him and made rapid crosses in the air, gurgling in his throat and shaking his head. Stephen Dedalus, displeased and sleepy, leaned his arms on the top of the staircase and looked coldly at the shaking gurgling face that blessed him, equine in its length, and at the light untonsured hair, grained and hued like pale oak.
***
En illustration, l’Hôtel de l’Océan, source ici.
Bonne lecture et bon séjour à Ostende alors.
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Merci!
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Et bien une sage décision
Par chez moi aussi je vais à des conférences également
Bonne journée
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Merci, bonne journée.
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J’ai essayé un jour, je ne suis pas allé beaucoup plus loin : page 46 de 1470 😉
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On verra, je te dirai 😉
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J’ai hâte de savoir ! 🙂
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😄
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J’ai essayé, en anglais, enfin dans la langue originale, il y a … longtemps 😉 Alors « Dubliners » a lui aussi été victime du désherbage de l’an passé.
Serez-vous « as quirky as you like » ?
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ça dépend de la définition 😉
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l’Ulysse de Joyce est un océan dans lequel je ne me suis pas (encore) jeté mais il est bien connu que je préfère faire du gringue à Pénélope – ou tapisserie auprès de ses prétendants ? – 😉
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c’est toi qui es dans le bon 🙂
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Coucou chère Adrienne, avec toi en pensées, comme chaque jour, bisous.
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merci, bise!
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Bonjour Adrienne..
Concernant l’écrivain James Joyce, je me suis demandée comment il a pu atterrir dans un petit village de l’Allier qui l’honore chaque année à travers une association…Vois…Je t’avouerai que je n’ai jamais rien lui de lu, mais en est entendu parler à la bibliothèque où j’ai bossé quelques temps.
*****Saint-Gérand-le-Puy. Le Jour d’Ulysse, en souvenir de James Joyce à Saint-Gérand-le-Puy. Chaque année, depuis 2003, Saint-Gérand-le-Puy honore James Joyce, le grand écrivain irlandais, qui séjourna un an sur la commune. Et depuis 2009, c’est l’association James Joyce à Saint-Gérand-le-Puy qui organise « le Jour d’Ulysse ». Une manifestation qui, cette année, se déroulera sur deux jours, vendredi et samedi, et revêtira une dimension supplémentaire avec l’inauguration d’une statue de l’écrivain irlandais, que l’on découvrira en taille réelle, sereinement installé sur un banc, jambes et mains croisées, accoudé sur quelques-uns de ses livres.*****
Julie-Juliette, alias Laurette
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oui, obligé de quitter son pays, il a pas mal « erré »…
merci pour l’info!
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Hou, la ou les fautes…La prof ne va pas aimer..ai entendu parler…..je ne me relis jamais car j’écris sur le vif…
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pas de problème! ça nous arrive à tous 🙂
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Je ne sais trop. D’une part j’ai envie de le lire, et puis je sais que c’est long et complexe, je lis moins de « gros livres » ces dernières années. Mais depuis que j’ai lu ses lettres d’amour (hum 😉 ) à sa femme, je suis intriguée quand même. Il a vécu à Trieste comme moi, j’ai côtoyé sa statue bien des fois…
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je pense comme toi, ça a quelque chose d’un pensum 😉
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Il y a très logntemps j’ai lu « Gens de Dublin » et calé sur « Ulysse » puis sur « Finnegan’s wake » (les trucs « à lire-ab-so-lu-ment ») 😉
Puis j’ai lu « Angela ashes » d’un autre Irlandais vivant aux Etats-Unis qui m’a passionné.
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je voudrais me rendre compte par moi-même, je serai bientôt fixée 😉
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Je ne voulais pas du tout te dissuader de lire Joyce !
Qui diable serais-je pour oser demander ça ? 😉
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je ne le prends pas comme ça!
et je retiens ton conseil de lecture 🙂
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Bon amusement à Ostende !
Tu m’as fait rouvrir le premier tome en Folio (1973) pour relire cette première page dans la traduction « d’Auguste Morel revue par Valéry Larbaud, Stuart Gilbert et l’auteur » – fichtre ! Ca ne me paraît pas si mal, malgré l’avis de Sollers 😉 : « Majestueux et dodu, Buck Mulligan parut en haut des marches, porteur d’un bol mousseux sur lequel reposaient en croix rasoir et glace à main. »
Pour ma part, je n’ai pas envie de relire « Ulysse », mais bien « Gens de Dublin » que j’avais beaucoup aimé.
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je voudrais arriver au-delà de sa réputation de difficulté et de sa renommée paralysante, je ne sais pas si j’y arriverai 😉
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Je l’ai lu il y a longtemps et j’ai absolument tout oublié… Ce qui fait que ton extrait ne me rappelle rien…
Bonne soirée,
Mo
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cette première page me semble typique d’une époque où le romancier donnait des tas de détails pour évoquer une ambiance, un lieu, des traits de personnalité…
et c’est répétitif, il ne faut pas me dire deux fois que le type a les cheveux « pale oak », une fois suffit 😉
merci, bonne soirée
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Je te souhaite un bon séjour et d’intéressantes conférences à Ostende, donc!
Et pour Ulysse, tu nous diras… J’ai essayé une ou deux fois pour l’abandonner bien vite. Pourtant à une époque où j’étais plus persévérante que maintenant!
😘
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oui ça ressemble à une corvée, j’attends qu’il se passe quelque chose 😘
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