Juste après avoir fêté son dixième anniversaire, le blog d’Adrienne sur skynet est obligé de se chercher une nouvelle demeure: ce sera donc WordPress.
Merci à tous ceux qui continueront à venir et bienvenue aux nouveaux 🙂
Juste après avoir fêté son dixième anniversaire, le blog d’Adrienne sur skynet est obligé de se chercher une nouvelle demeure: ce sera donc WordPress.
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Il y a des jours où la seule activité « sportive » de l’Adrienne consiste à monter et descendre les quinze marches de son escalier – oui, quinze, elle les compte chaque fois pour être sûre que pas une ne manque – alors ces jours-là, soit elle est optimiste et se dit « heureusement que je ne me suis pas acheté un appartement, avec l’escalier je fais ma ‘cardio’ quotidienne », soit elle est réaliste et se dit « le jour viendra où… »
Bref, ça lui occupe autant la tête que les jambes 🙂
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Texte écrit avec le mot ‘escalier’ de la consigne proposée par Joe Krapov, merci à lui!
Photo prise en fin de parcours dimanche dernier.
Il a ses heures et ses rituels.
Il arrive après les joggeurs et avant les casse-croûtes.
Il a son banc.
A côté d’une poubelle où il trouve le journal du jour, abandonné après lecture par quelqu’un de plus matinal que lui, à peine froissé.
Quelqu’un, heureux hasard, qui ne fait pas les mots croisés.
Mais ce matin il est intrigué.
Il a déplié complètement le journal dans lequel ici et là un mot a été découpé.
Voilà un jeu bien étrange et palpitant, se dit-il.
Et armé d’un stylo il fait le plus excitant des logorallyes
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Merci à Monsieur le Goût pour son 164e devoir:
Encore un tableau de Jackie Knott. Si vous avez déjà vu ici cette œuvre, mille excuses. Mais que voulez-vous, elle me plaît, alors hein… Cette Américaine qui fit plein de choses n’ayant rien à voir avec la peinture, « l’US Air Force » n’ayant que peu de rapport avec l’art pictural, est passée par ici. Elle s’est promenée à Montmartre.
Elle y a vu quelqu’un dans ce jardin connu même des Chinois.
Mais ce quelqu’un, qui est-il ? À quoi pense-t-il ? On verra bien lundi ce que vous en pensez…
Quoi! ici aussi? s’étonne l’Adrienne en voyant dans le sol devant la cathédrale de Speyer la très reconnaissable coquille Saint-Jacques cuivrée qui orne tous les lieux de passage du célèbre pèlerinage.
Bien sûr, ici aussi!
Si vous cliquez sur le petit point de la carte où se trouve Speyer, vous voyez que selon la suite du parcours choisi, il vous reste entre 2302 et 2317 km à faire avant d’atteindre le but de votre voyage.
Estimez-vous heureux que vous ne partiez pas de Kaunas (Lituanie, 4209 km) ou que vous ne voyagiez pas avec l’Adrienne comme guide 😉
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Texte écrit pour le mot « Compostelle » de la dernière consigne de Joe Krapov, merci à lui.
Source de l’illustration ici.
En visitant Heidelberg, l’Adrienne s’est demandé si les guides adaptaient leur discours quand ils font visiter le Palatinat à des touristes français, vu que Louis XIV et ses idées expansionnistes sont la sources de tous les maux qui ont accablé cette région au cours du 17e siècle.
Bref, en haut des ruines du château de Heidelberg, un couple d’Américains et leurs deux petits garçons lui ont demandé si elle voulait les prendre tous quatre en photo à cette même fenêtre, pour pouvoir montrer chez eux « beautiful Germany« .
L’Adrienne a eu très envie de leur répondre qu’elle était de beautiful Belgium, mais elle n’a pas voulu gâcher leur joie de rencontrer une « Allemande » serviable et souriante 😉
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Non non rassurez-vous, dans ce coin-là les gens ne sont pas comme à Berlin, d’ailleurs un Allemand a dit à l’Adrienne que « Berlin, ce n’est pas l’Allemagne ».
Et elle n’a pas demandé de précisions, elle a fait celle qui comprend 😉
Pour ceux que l’histoire intéresse et qui lisent le néerlandais, voir ici.
Quand dans la seconde moitié des années 1870 Van Gogh est pris de zèle religieux et se sent une vocation de prédicateur, il va de déception en déception: les études de théologie ne lui conviennent pas, ne l’intéressent pas, ni à Amsterdam, ni ensuite à Bruxelles, et son travail de prédicateur laïc dans le Borinage ne se passe pas non plus comme il l’avait espéré.
Le vendredi 1er août 1879 il entreprend à pied les 50 km qui séparent Cuesmes, où il vit et travaille, du petit hameau de Korsele, en Flandre Orientale, pour y rencontrer le pasteur Abraham van der Waeyen Pieterszen qu’il connaît grâce à son séjour bruxellois.
Korsele, c’est ce qu’on appelle ici le Geuzenhoek, le « coin des gueux », gueux étant le mot injurieux employé pour désigner cette poignée de protestants qui résistaient, trop pauvres pour se refaire une nouvelle vie dans les provinces hollandaises, et qui ont survécu aux persécutions en vivant cachés dans les bois.
Cet Abraham Pieterszen avait apparemment la confiance de Van Gogh, comme prédicateur mais aussi comme artiste, il avait eu une formation de peintre.
Et c’est après cette rencontre – qui a finalement eu lieu à Bruxelles, le pasteur Abraham Pieterszen n’était pas chez lui quand Van Gogh y est arrivé après deux jours de marche – qu’on voit que Van Gogh délaisse ses projets de prédicateur pour se tourner entièrement vers le dessin et la peinture.
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Photo prise le 27 mai dans l’église protestante de Speyer, où une classe enfantine était en visite 🙂
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Dans une lettre à son frère, datée du 5 août 1879, de retour à Cuesmes, Van Gogh écrit:
« Ben onlangs nog op een atelier geweest, n.l. bij Ds Pieterszen die schildert in den trant van Schelfhout of Hoppenbrouwers en wel verstand van kunst heeft. » (récemment j’ai encore visité un atelier, celui du pasteur Pieterszen, il peint dans le style de Schelfhout ou Hoppenbrouwers et s’y connaît en art – traduction de l’Adrienne)
– Quel jour on est? demande Alexandra, qui a décidé de noter sur chaque feuillet d’exercices son prénom et la date.
– Le 30 mai, répond Madame.
– Youpie! s’écrie-t-elle toute joyeuse! ça veut dire que bientôt on sera juin et donc bientôt en vacances!
C’est que le week-end dernier, leur papa leur a dévoilé ses plans pour les grandes vacances: pour la première fois, ils iront faire du camping.
En Espagne.
Et rien ne la réjouit plus que l’idée de dormir sous une tente.
Ce que Madame comprend très bien 🙂
Dernière photo, dernier soir dans le parc du château de Schwetzinger, Apollon et sa lyre, avec les soleils d’or qui le symbolisent.
On ne peut que penser aux derniers vers d’André Chénier sauf que fort heureusement on n’a nul échafaud à craindre.
Mais musique, poésie, soleil et zéphyr étaient au rendez-vous 🙂
Pas de vidéo ni d’extrait de la mise en scène vue à Schwetzingen, qui était franchement débile (oui, osons le mot: débile) et qui, dans le meilleur des cas, pouvait offrir un moment de rigolade, pour autant que le débile fasse rire, hélas ça n’a pas fait rire l’Adrienne, qui a pourtant le rire facile.
Dommage, et c’est un mot trop faible.
Vraiment fort dommage, parce que la musique de Grétry, les interprètes vocaux et l’ensemble Akademie für alte Musik Berlin sont vraiment de qualité, et même le livret de Jean-François Marmontel – on sait ce que valent parfois les livrets d’opéras – oui même ce livret mérite beaucoup mieux, puisque l’histoire est à la fois une féerie, c’est le conte La Belle et la Bête, et une réflexion sur l’importance du paraître face à l’être ainsi que sur le privilège lié à la naissance face au mérite personnel.
Marmontel n’est pas pour rien l’ami de Voltaire.
Aussi l’Adrienne a été bien contente qu’au moins une personne dans le public pense comme elle, un homme a lancé de forts « bouh! bouh! » au moment où le metteur en scène est venu saluer le public.
Non, on ne le remercie pas de sa triste lecture, avec un père incestueux et les nains échappés de chez Blanche-Neige, venus faire leur petit strip-tease.
On était loin, très loin des Lumières, et complètement dans le trivial, y compris le décor de stade de foot à la fin, avec tous les personnages portant un maillot bleu ciel sur un short blanc.
Sans équipe adverse, sans doute pour être plus sûrs de gagner.
Ils étaient assis sous le vieil arbre et devisaient comme font ceux qui se connaissent depuis plus de trente ans.
Moritz venait d’annoncer qu’il avait décidé de vendre cette maison où ses fils ne venaient jamais.
Les dernières années, il en avait négligé l’entretien. A quoi bon! disait-il. Et Hermann répondait: Pour la vendre à un meilleur prix.
Mais chacun savait bien qu’il était inutile d’y aller de ses petits conseils, il n’y a qu’à mettre une couche de peinture ici, il n’y a qu’à faire venir un jardinier pour un jour ou deux…
Ils connaissaient Moritz.
– Un de mes amis qui vient de décéder, dit Hermann, avait une collection de plus de quatre-vingts vieilles voitures. Maintenant ses enfants discutent sur la meilleure façon d’en faire la vente…
– Mes fils n’auront pas ce souci, dit Moritz, j’aurai tout réglé avant.
– Chez moi, dit Ingrid, mon fils ne trouvera que des foulards de soie.
– Oh! alors ça va! Ce n’est pas trop encombrant!
Les deux hommes riaient.
– J’en ai bien entre quinze et vingt boîtes, a ajouté Ingrid en faisant un geste de la main, des boîtes en carton grandes comme ça!
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Merci à Monsieur le Goût pour son 163e devoir:
Je ne résiste pas à l’envie de vous montrer cette toile de Matteo Massagrande. J’aime ce peintre que j’aime à voir comme « le peintre de l’abandon ». Cette toile évoque-t-elle quelque chose pour vous ? Suscite-t-elle quelque envie de voyage ? Quelque souvenir ? On devrait grâce à vous, en savoir plus lundi…
A Speyer, raconte le guide qui fait visiter la cathédrale, un artiste peintre a trouvé un moyen « chimique » – qu’il n’a pas nommé – un moyen qui a fait tomber à la renverse, bouche bée, l’Italie entière: il a réussi à trouver un procédé permettant d’enrouler comme un vulgaire tapis… une fresque.
Toutes les fresques monumentales qui ornaient les murs de la cathédrale et qui représentent la visite de Bernard de Clairvaux à Speyer ainsi que deux épisodes de la vie du pape Stéphane/Etienne Ier, ont été enroulées et « recollées » après la restauration du bâtiment, au cours du 20e siècle.
L’Adrienne aussi en est restée bouche bée et a évidemment voulu comprendre un peu mieux comment c’était possible.
L’homme s’appelle Otto Schultz, est restaurateur, et le procédé consiste à enduire les fresques d’un mélange de chaux et de caséine, puis d’y coller différentes couches de toile de lin, et ça devrait permettre de décoller la fresque du mur, de l’enrouler et – ce qui semble plus fort encore – de la dérouler par la suite et de la recoller sur un autre mur.