E comme escalier

Il y a des jours où la seule activité « sportive » de l’Adrienne consiste à monter et descendre les quinze marches de son escalier – oui, quinze, elle les compte chaque fois pour être sûre que pas une ne manque – alors ces jours-là, soit elle est optimiste et se dit « heureusement que je ne me suis pas acheté un appartement, avec l’escalier je fais ma ‘cardio’ quotidienne », soit elle est réaliste et se dit « le jour viendra où… »

Bref, ça lui occupe autant la tête que les jambes 🙂

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Texte écrit avec le mot ‘escalier’ de la consigne proposée par Joe Krapov, merci à lui!

Photo prise en fin de parcours dimanche dernier.

C comme Compostelle

Quoi! ici aussi? s’étonne l’Adrienne en voyant dans le sol devant la cathédrale de Speyer la très reconnaissable coquille Saint-Jacques cuivrée qui orne tous les lieux de passage du célèbre pèlerinage.

Bien sûr, ici aussi!

Si vous cliquez sur le petit point de la carte où se trouve Speyer, vous voyez que selon la suite du parcours choisi, il vous reste entre 2302 et 2317 km à faire avant d’atteindre le but de votre voyage.

Estimez-vous heureux que vous ne partiez pas de Kaunas (Lituanie, 4209 km) ou que vous ne voyagiez pas avec l’Adrienne comme guide 😉

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Texte écrit pour le mot « Compostelle » de la dernière consigne de Joe Krapov, merci à lui.

Source de l’illustration ici.

L comme Léontine

Oui, c’est grave! C’est même très grave, pour d’honnêtes commerçants comme nous! Et tout ça est de la faute à Léontine! Mais elle va voir de quel bois je me chauffe! Ah ça! Elle ne perd rien pour attendre, foi de Coppenolle!

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Merci à Joe Krapov pour sa consigne et pour la photo de Cartier-Bresson prise à Bruxelles en 1932, où on croirait voir Bossemans et Coppenolle obligés de regarder le foot en stoemeling 🙂

K comme krapoverie

Photo de Joonas ku00e4u00e4riu00e4inen sur Pexels.com

Louis Chèze est mécontent de son nom, depuis toujours.

A l’école il était l’objet de moqueries et maintenant qu’il a l’âge adulte il se sent toujours obligé de l’épeler.

Jusqu’à présent d’ailleurs, personne n’a voulu devenir « Madame Chaise », de sorte qu’il envisage sérieusement un changement de patronyme.

Il a été bien étonné d’apprendre, l’autre jour qu’ils étaient tous attablés au Cochon à Plumes, que ses amis Nicolas le Vergeur, Paul Douce et Just Fontaine vivaient le même genre de problèmes.

Seule Antoinette Paillard ne disait rien et souriait : bientôt elle serait délivrée des quolibets puisqu’elle allait épouser le frère de son amie Françoise Carillon-Ramonet.

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Merci à Joe Krapov pour cette consigne, inspirée des noms de lieux et de gens dans la capitale du champagne 🙂

N comme noue-le ensemble!

Vivre dans un clapier comme ça? L’année où les hiboux prêcheront! ça se voit tout de suite que c’est un travail d’après sept heures, moi aussi ça m’a fait perdre ma barbe quand je l’ai visité!

Si j’étais l’architecte, je n’en ferais pas une chansonnette! Va donc à confesse avec un type comme lui! Moi jamais je n’y mettrais mes haricots à tremper. Avec moi son hareng ne cuit pas!

Et le propriétaire ne vaut pas mieux, tu peux lui ravauder son pantalon pendant qu’il marche. Le genre qui fait ses tartines lui-même, évidemment.

Mais bon, ce n’est déjà plus qu’un demi-poêlon, sa pomme de terre est presque pelée. On verra bien ce qu’en feront ses héritiers, quand il aura lâché ses cuillers.

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Consigne 433 chez Bricabook avec une photo de Fred Hedin et consigne de Joe Krapov qui consiste à traduire littéralement les expressions idiomatiques d’une autre langue.

J’ai choisi d’en prendre dans mon dialecte (flamand), ce ne sont pas des expressions utilisées en néerlandais.

 l’année où les hiboux prêcheront
in het jaar dat de uilen preken
quand les poules auront des dents
d’après sept heures
van achter de zeven
de mauvaise qualité
ça m’a ôté la barbe
dat heeft mij de baard afgedaan
être complètement découragé
ne pas en faire une chansonnette
ik zou er geen liedje van maken
ne pas en être fier
va donc à confesse avec un type comme ça ga daarmee te biechte!on ne peut rien en tirer de bon
y mettre ses haricots à tremper
zijn bonen te weken leggen
faire confiance
son hareng ne cuit pas
zijn haring braadt niet
il n’y arrive pas, ça ne marche pas
tu peux lui ravauder son pantalon pendant qu’il marche – ge kunt hem een lap aan zijn broek naaien terwijl hij staptil est lent
il fait ses tartines lui-même
hij briet zijn boterhammen zelf
il est gros
ce n’est déjà plus qu’un demi-poêlon
het is maar een halve panne
il n’est pas dans son assiette
lâcher ses cuillers
zijn lepels laten
mourir
sa pomme de terre est presque pelée
zijn petoeter is bijna geschild
il est mal en point
titre: noue-le ensemble!
knoop dat aaneen
ça n’a ni queue ni tête

E comme Et alors…

Bon, allons-y, aux Deux garçons, puisque Tania le conseille.

Mais en y arrivant, on voit que l’établissement est caché par des palissades et entouré d’échafaudages.

Alors on se tourne vers l’autre coin de rue.

Et là qu’est-ce qu’on découvre: la succursale de CIC était la chapellerie du père de Paul Cezanne, c’est fou, non?

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écrit avec la dernière consigne de Joe Krapov – merci à lui – qui propose de raconter de petites histoires en quatre phrases. La première commencera par « Bon », la deuxième par « Mais », la troisième par « Alors » et la quatrième par « Et ».

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Photo prise hier sur le cours Mirabeau où on voit l’enseigne peinte en lettres noires presque entièrement effacées…

V comme vitres

Vitrine de boulangerie, de magasin de mode ou de café-brasserie, il faut bien les choisir, sous peine de voir sortir un gérant furibard ou même – oui, c’était arrivé – que quelqu’un appelle la police.

Pourtant Amir a besoin de temps en temps de vérifier à quoi il ressemble.

Quel mal fait-il, en se regardant dans la vitre-miroir d’un magasin?

– Là je ne risque rien, se dit-il, on ne va tout de même pas croire que je veux piquer un vieux téléphone?

Il se rapproche, s’examine la barbe, sent sa propre odeur corporelle… et il espère que ce soir-là il aura enfin l’occasion de prendre une douche.

Vitre sale et rideaux toujours fermés, c’était doublement un crime contre la transparence obligatoire.

Oui, on a des rideaux, mais on les laisse ouverts, même quand la nuit est tombée et la maison éclairée de l’intérieur.
Le grand principe, c’est: « Nous n’avons rien à cacher »

Si en plus on laisse s’installer la poussière…

Non, il faut agir!
C’est une question de moralité publique!

Ainsi fut dit, ainsi fut fait: on n’eut aucun mal à trouver des volontaires.

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La première photo est celle du jeu 431 de Bricabook, la seconde vient de cet article de LLB ici.

Merci à Joe Krapov pour sa consigne du 14 mars inspirée des Contes glacés de Jacques Sternberg

K comme krapoverie

Déjà petite elle savait qu’elle allait se marier avec un prince. C’est pour ça qu’elle avait ce regard indulgent pour toutes les bêtes, y compris les crapauds: on ne sait jamais, pensait-elle. Un prince peut se cacher sous tellement d’identités, on en avait même vu un qui était mouton!

Alors, quand dans cet avant-jour propice aux grandes décisions, sa mère lui annonça tout de go « Tu te souviens de Guillaume? Le fils des voisins? Celui qu’on appelait ton petit amoureux quand vous aviez cinq ans? Il vient d’être élu prince Carnaval! », elle sourit à la pensée qui la traversa.

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Merci à Monsieur le Goût pour sa consigne 155

Que peuvent se dire cette jeune femme et ce chat dans la toile d’Auguste Renoir ? Je suis sûr qu’il y a une histoire à raconter. Une histoire qui commencerait, comme beaucoup de contes de fée, par « Déjà petite elle savait qu’elle allait se marier avec un prince. » Et si elle se terminait sur « Elle sourit alors à la pensée qui la traversa. »

et merci à Joe Krapov pour sa consigne Dis-moi dix mots!