C’est comme « tintinophile » et comme visiteuse de la Cinematek de Bruxelles que l’Adrienne a rencontré deux fois au moins le nom du marquis de Wavrin (1888-1971), et plus elle se renseigne sur ce monsieur, plus elle le trouve exceptionnel et fascinant.
Bref, si vous avez deux minutes, lisez sa bio sur wikisaitout 🙂
« A mon tour! à mon tour! » avait-il crié en sautant du minibus, tout excité.
Il avait confié l’appareil à son épouse et s’apprêtait à poser pour la photo la plus réussie de leur safari, celle qu’il voyait déjà, en agrandissement dans un joli cadre, sur le mur au-dessus du canapé, dans le salon.
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source de l’image ici – merci à Joe Krapov pour sa consigne
Je suis la première épouse. Nous étions bien jeunes quand nous nous sommes rencontrés. Vingt ans! Nous avions vingt ans et un petit boulot de rien du tout…
Quand l’aventure du Petit Vingtième a commencé, j’ai assisté à tout, depuis la naissance des personnages jusqu’aux terribles crises d’anxiété de leur créateur.
Oui, c’était un grand angoissé qu’il fallait rassurer, épauler, aider… Il avait raison de ne pas vouloir d’enfant, il était mon enfant.
J’ai tout fait pour l’aider, les retouches, l’encrage, le lettrage… Je n’aurais pas eu le temps de m’occuper de mes enfants, c’est vrai.
Mais toutes les nuits je me vois petite fille au milieu de la foule qu’il a créée et j’ai de grandes conversations avec les enfants. Uniquement avec les enfants. Ceux qui ont reçu un nom et ceux qui n’en ont pas.
Je discute avec Coco, le petit boy et Zorrino, l’enfant quechua. Avec Lobsang, le jeune moine tibétain. Avec la petite gitane Miarka. Il m’arrive même de rire et de plaisanter avec ces deux vauriens de Laszlo Carreidas et Abdallah.
Mais le plus souvent je reste aux côtés du petit garçon à casquette. Il tient la main de sa grande sœur et me regarde si intensément.
Il m’en a fallu du temps pour comprendre que c’est moi, la grande sœur.
Merci à Joe Krapov pour ses consignes – les œuvres choisies sont d’Hergé, photos prises à l’expo Hergé à Paris le 4 janvier 2017 – en savoir plus sur la première épouse ici.
Racontez le personnage du premier tableau : qui il est, ses petites habitudes, ses jeux préférés, son caractère, s’il vit tout seul ou non, etc. Le second tableau représente le rêve ou le cauchemar que le personnage du premier tableau fait toutes les nuits. Racontez ce rêve et ce qui va se passer pour le rêveur, comment son rêve agit sur lui et l’incite à dire ou faire des choses et quelles choses.
Madame a rencontré Dorothée. Vous ne connaissez pas Dorothée? C’est la maman de Viktor 🙂
Blague à part: tous deux sont anciens élèves. Comme Madame l’a déjà dit, il s’en est fallu de peu qu’elle ait en classe la troisième génération.
Bref, Dorothée marchait main dans la main avec un monsieur et comme c’était toujours elle qui venait à l’entretien parents-professeurs, Madame a failli se tourner vers le monsieur en lui lançant joyeusement:
– Donc c’est vous, le papa de Viktor?
Mais elle s’est retenue juste à temps: ce monsieur que Dorothée tenait par la main est un tout nouvel amour 🙂
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L’ami Gaston a eu 65 ans le 28 février – source de l’illustration ici, l’album des 60 ans.
Chaque fois qu’on apprend la mort d’un artiste, ça fait un coup, et peut-être ce coup est-il encore plus durement ressenti quand il s’agit d’un amour de jeunesse, comme dans le cas de Raoul Cauvin et de ses nombreuses, merveilleuses, hilarantes créations. Toujours empreintes d’une sorte de tendresse et d’un grand humanisme.
Au moment où le photographe déclenche, elle est encore en train d’appeler ses deux autres fils pour que la fratrie soit au complet. La fille des voisins tient fermement le plus petit, qui braille et veut s’échapper pour retourner jouer au revolver. C’était bien la peine que les cloches de Pâques lui aient apporté un si beau jouet s’il ne peut même pas le garder sur la photo! Et la mère qui a passé l’hiver à leur tricoter un joli pull rayé à tous les quatre… Ce sont de bons garçons, pourtant, et ils l’aiment bien, leur maman. Mais en ce moment ils aiment mieux les œufs en chocolat.
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Moi qui suis fille unique, j’adore aider ma voisine à s’occuper de ses enfants. Elle a quatre fils et je peux vous dire qu’ils lui en font voir! Surtout le plus petit! Faut tout le temps qu’il braille et trépigne, il a un sacré caractère! Mais il me fait bien rigoler. Avec le plus grand aussi je rigole bien, c’est le plus gentil des quatre. La seule chose qu’il dit tout le temps c’est « Quand est-ce qu’on mange? » C’est pour ça qu’il n’est pas sur la photo. William est en train de le tirer par la manche, leur mère l’appelle tant qu’elle peut… « Souriez! » a dit le photographe. Alors Jack et moi on a souri, Joe a continué à brailler, William et Averell sont arrivés juste trop tard.
Que faire des photos ratées ? Des photos sur lesquelles vous ne reconnaissez personne ? Deux solutions : soit les mettre à la poubelle, soit les donner à un atelier d’écriture avec la consigne suivante.
Vous choisissez une personne sur une des photos ci-dessous. Vous parlez d’elle « de l’extérieur » en utilisant le pronom « il » ou « elle » pour parler d’elle et raconter où elle se trouve, à quelle époque, et pourquoi elle figure sur la photo.
Puis vous reprenez votre texte et vous le réécrivez une seconde fois « de l’intérieur », à la place de la personne, en disant « je ».
Une longue plainte au saxophone. Mais oui, je connaissais cet air. Distendu, ralenti, comme dans un rêve, c’était la musique d’Avril au Portugal. (1) Exactement le genre de musique qui vous donne envie de vacances méridionales, surtout lorsqu’il pleut sur les boulevards parisiens de février.
Mais ce n’était pas le moment de me laisser distraire à des rêveries de printemps parfumé et fleuri, il fallait rester concentré sur le jeu de cartes. Et jouer serré.
Parce qu’en face de moi, l’adversaire se méfiait et j’allais devoir me montrer plus fin que lui si je voulais ramasser la cagnotte. Visiblement, il se doutait de quelque chose et de nouveau, son regard s’attardait sur mes mains.
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(1) ici dans sa version originale, Coimbra, avec les paroles en portugais et en anglais:
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Merci au Goût pour ce 27e devoir de Lakevio, avec les consignes suivantes: Si vous commenciez votre devoir par : « Distendu, ralenti, comme dans un rêve, c’était la musique d’Avril au Portugal. » Le terminiez par : « Et de nouveau son regard s’attardait sur mes mains. » Tout ça en brodant pour lundi une histoire autour de cette aquarelle de John Salminen.