Première fois

Z comme Zut!

R comme ressentiment

R comme réponse

Ces cinq derniers mois, de temps en temps les amis de l’Adrienne lui posaient la question, toujours la même:

– Alors? la maison voisine est vendue?

Et chaque fois elle répondait qu’il n’y avait même pas encore eu une seule visite.
En tout cas pas à des moments où elle était chez elle, ce qui est tout de même la plupart du temps.

Puis un jour, il y a deux ou trois semaines, un couple l’a visitée.

Avant de partir, ils se sont pris des selfies devant la façade, hilares.

– Mauvais signe, ça! s’est dit l’Adrienne.

En effet, depuis mercredi après-midi, la réponse à la question est oui: une affiche ‘verkocht‘ est placardée, la maison est vendue.

Et depuis mercredi vers quinze heures trente, l’Adrienne se rêve plus que jamais de retour dans son vert paradis 🙂

D’où les quelques photos nostalgiques.

Mais ne vous inquiétez pas, ça lui passera 😉

Question du jour

Chaque matin en ouvrant le blog, l’Adrienne va sur sa page WP et y lit la « question du jour ».

Jusqu’à présent, jamais elle ne lui a servi à écrire un billet. Parfois elle en a envoyé une à Loulou-a-deux-pieds, pour sa participation au jeu du Dr Caso.
Généralement, sa seule réaction à la question est « Pfff! »

Mardi matin donc elle découvre la question du jour: « Qu’est-ce qui vous gêne? Et pourquoi? » alors elle émet le « Pfff! » habituel.

Jusqu’à ce que vers les huit heures moins le quart les activités reprennent chez la voisine-qui-n’aime-pas-la-façon-de-jardiner de l’Adrienne et qui a elle-même mis du gazon en plastique.

Depuis plus d’une semaine, il y a là un gars armé d’un marteau piqueur qui passe ses journées à casser du béton.

Il a commencé par casser le petit sentier qui longe la pelouse en plastique – qu’on a pris soin de replier comme un tapis – et maintenant les mêmes travaux ont lieu dans la courette.

Bref, l’Adrienne ne sait plus où se mettre pour échapper au vacarme pendant des heures et des heures.

Combien de béton reste-t-il à casser là-dedans?

***

Contrairement au monsieur de la vidéo, il ne porte ni masque ni casque, ça l’empêcherait de respirer le nuage de poussière et d’entendre sa radio qui va plus fort encore que le marteau piqueur 🙂

W comme wir schaffen das

Il pleuvait mais comme on était au 9 mai l’Adrienne avait décidé de ranger ses chaussures et de ne plus sortir qu’en sandales.

Elle est donc arrivée au rendez-vous les pieds trempés – et les chaussettes aussi, il faisait frisquet – puisque comme chacun sait, le parapluie ne protège que le haut du corps et qu’une petite pluie gentillette au moment où vous mettez le nez dehors se transforme illico en déluge.

Le mardi suivant, en passant devant la jardinerie elle se dit Tiens, c’est le moment de prendre quelques plants de haricots nains!

Malheureusement ils étaient si humides et si fragiles qu’elle les a portés à bout de bras, ou plutôt bras repliés, dans une caissette tenue contre le corps dans le vain espoir de protéger les petites plantes du fort vent du nord qu’il y avait ce jour-là.

Après deux kilomètres à pied elle ne s’étonne plus d’avoir mal aux bras ni que la gentille vendeuse avait eu cet air de commisération en la voyant sortir du magasin.

Le mot de Merkel semble fait pour l’Adrienne, Wir schaffen das! ça va aller, je vais y arriver!

Samedi dernier au petit magasin du coin elle voit des sacs de terreau, elle se dit que ce n’est pas loin de chez elle, que ce serait bien d’en avoir un, HOP wir schaffen das, mais juste après l’avoir soulevé, elle a dû appeler au secours 🙂

La jeune caissière est accourue, « moi je vais au fitness tous les jours » explique-t-elle et HOP! le jette dans un caddie que l’Adrienne a pu faire rouler jusque chez elle 🙂

***

Alors hier quand le guide du château de Schwetzingen a dit « Wir schaffen das! », l’Adrienne a bien rigolé 🙂

C comme cutlery

Il a dû se dire ‘Tiens, voilà une dame qui n’a rien à faire, je vais aller lui raconter ma vie’.

Tous les prétextes sont bons pour parler de sa passion, n’est-ce pas 🙂 et sa passion, c’est de transformer des cuillers, des fourchettes, parfois une vis ou un boulon… en ART.

En anglais ça porte un nom: cutlery art.

Dans sa maison il a donc son petit atelier et avec du vieux il fait du neuf.
Enfin, c’est comme ça qu’il le voit.

Il a montré des photos à l’Adrienne – qui n’en demandait pas tant, c’est bien l’horreur du téléphone portable de permettre ces choses-là – et ce qu’elle a surtout vu, ce sont des meubles couverts (LOL) de ces objets, ce qui fait qu’elle a surtout eu une pensée émue pour la personne chargée de « faire les poussières ».

– Il y en a beaucoup! a-t-elle dit faiblement.

– Oh! pas tant que ça! Il y en a aussi chez mon fils.

L’Adrienne imagine la joie de la bru 😉

– Je n’arrive pas à m’en séparer, continue-t-il, on m’a déjà demandé si je les vendais, mais non, absolument non! Je passe tellement d’heures à les fabriquer qu’ils font partie de moi.

Bref, L’Adrienne connaît maintenant les difficultés inhérentes à cette occupation – le plus compliqué, c’est l’inox, le plus long, c’est le polissage, voilà maintenant vous savez aussi 😉 mais ce qu’elle n’a pas compris du tout, c’est la conclusion:

– Je ne sais pas si je vais continuer à en faire le jour où je serai retraité!

Et non, Joe Krapov, ne dis pas que c’est parce que le retraité n’a pas le temps, il doit y avoir une autre explication 😉

Z comme zappe!

Hier, à l’école où Madame a enseigné jusqu’à peu, c’était la journée portes ouvertes.

Jusqu’à présent, elle a toujours soigneusement zappé toutes les occasions d’y retourner, quel que soit le programme, mais là elle voulait avoir un renseignement et puis elle avait promis à l’amie Veerle, sa chère collègue coordinatrice, qu’elle viendrait lui dire bonjour.

Et bien croyez-le, s’il n’y avait pas eu cette promesse, Madame serait une fois de plus restée chez elle.

C’est tout bonnement incroyable les étranges émotions diverses qui l’ont saisie.

Bref, à l’avenir elle continuera probablement ce zapping 😉

***

– Je ne vais pas aller au second voir mon ancienne classe, déclare Madame à la gentille ancienne élève qui lui a succédé.

– Ah! mais vous pourriez, répond-elle, elle est restée exactement comme elle était!

V comme vie sédentaire

C’est tellement vrai! s’est dit l’Adrienne en lisant le message où il était question de vie sédentaire.

Alors elle n’a pas réfléchi une seule seconde et hop! elle s’est inscrite pour le « challenge » dans le but de bouger quotidiennement et suffisamment.

Parce que c’est bon pour le cœur et tout ça, tout ça, comme vous le savez sûrement aussi 😉

Mais le jour du challenge n°1 est passé sans qu’elle voie une minute pour le faire.

Idem le lendemain.

Et c’est comme ça que l’Adrienne finit toujours par trouver une bonne raison de culpabiliser 😉

O comme ordalie

Il n’a pas eu besoin de faire passer l’Adrienne par l’épreuve de l’eau ou du feu pour émettre sa sentence 🙂

Mercredi matin, après les sourires, les ‘bonjour!’ et la petite conversation d’usage, au moment où elle allait poursuivre sa route, il l’a hélée, a fait un geste par derrière l’épaule en direction de là d’où elle venait et a dit:

– C’est beau, là, ton…, ta…, ce que tu as mis, là!

Il voulait parler de la clôture, elle l’a compris, une quinzaine de mètres venaient d’être rajoutés juste la semaine d’avant.

Alors elle l’a remercié et est repartie avec un sourire encore plus large.

La journée avait mal commencé, mais trouver le monsieur à longue barbe grise sur le pas de sa porte, c’est toujours un heureux moment.

« ordalie » avait été proposé par Walrus pour le défi d’un de ces derniers samedis 🙂