22 rencontres (7 bis)

prof, école élève

Quand Madame fait sa joyeuse entrée ce matin-là, une toute jeune femme attend debout dans le couloir du directeur. 

– Ludmila! quelle bonne surprise! tu viens pour un stage? lui demande Madame, qui oublie de compter les années qui passent. 

– Non, je viens pour un remplacement laughing 

– Ah! super! 

C’est le moment où arrive le directeur, qui vient justement d’apprendre une autre défection de prof, alors il apostrophe Ludmila d’un: 

– Et des cours de français, tu pourrais en donner aussi? 

Elle lance un coup d’œil à Madame qui s’éloigne discrètement et répond: 

– Mais oui, bien sûr! 

Vous savez quoi? Ça a beaucoup fait rire Madame. 

D’ailleurs, elle en rit encore tongue-out

26 commentaires sur « 22 rencontres (7 bis) »

  1. je trouvais gênant d’entendre cette question: elle a été mon élève pendant deux ans mais elle n’a pas poursuivi des études pour être prof de français, elle a choisi de tout autres matières 😉

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  2. nous parlons le néerlandais et la forme de tutoiement (jij) s’emploie plus couramment que la forme de politesse (U) qui met vraiment une grande distance…
    personnellement j’emploie la forme U avec les parents mais de plus en plus (les banques, que sais-je) on s’appelle partout par le prénom et la forme jij…

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  3. dans ma génération il se trouve tout de même beaucoup de gens qui trouvent que l’usage du prénom entre inconnus, ça va un peu loin dans la familiarité, une fois passé l’âge ado… mais je suppose que c’est la mode américaine qui est arrivée ici ces vingt dernières années…
    J’ai employé la forme U avec tous mes précédents directeurs, mais ceux d’aujourd’hui sont mes contemporains et d’anciens collègues, donc c’est prénom et jij 🙂
    Les jeunes collègues font comme moi, prénom et tutoiement, et ça c’est neuf par rapport à il y a vingt ans!

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  4. Bon, pour un remplacement, passe encore, mais je souhaite à l’enseignement flamand qui a conservé un bon niveau de ne pas suivre la dérive observée ailleurs, en tout cas à Bruxelles, qui consiste à confier de plus en plus d’élèves à des enseignants qui n’ont pas le titre requis, faute de candidats compétents.

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  5. c’est la suite logique de ce que j’ai déjà évoqué deux ou trois fois dans un billet: chaque année moins de jeunes choisissent une formation d’enseignant, un grand pourcentage de ceux qui entament la carrière l’abandonnent dans les cinq premières années (il trouvent du travail dans le secteur privé) et voilà… pour les matières techniques et pour les branches ‘fortes’ (maths, économie, français langue étrangère…) on trouve de moins en moins de remplaçants.

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  6. Ici, avec le « tu » et le « vous » c’est compliqué.
    Le « tu » de plus en plus courant laisse des traces d’impolitesse bien souvent selon la personne à qui l’on parle. Des règles difficiles à appliquer.
    Ce serait plus simple d’en choisir un. Mon choix tutoiement.
    Le vouvoiement étant pour moi une forme d’autorité.
    Un concept tellement ancré en nous qu’il est difficile de s’en défaire. Je me retrouve souvent ambivalente entre le tu ou le vous. Les plus jeunes et les prochaines générations vont faire ce pas et c’est le tu qui va l’emporter. Et bonne chance à Ludmina pour ses cours de français…

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  7. Mais c’est comme ça qu’on recrute des professeurs chez vous ? Nous aussi depuis quelque temps pour les remplacements etc.. ! Pendant ce temps, toutes les places au concours ne sont pas données ! Mieux vaut un contractuel que l’on peut jeter quand on n’a plus besoin de lui ( et qu’importe s’il n’est pas au niveau) qu’un titulaire compétent ! Il n’y a pas de petites économies..

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  8. oui la mode américaine va gagner 🙂
    ce tu et vous est compliqué pour mes élèves, savoir quand le tutoiement est permis, ne pas mélanger tu et vous dans une même phrase…
    Merci pour Ludmila, elle se débrouille 😉

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  9. NON! LOL ce n’est pas du tout la façon habituelle de procéder mais là ça permettait d’occuper les élèves jusqu’aux vacances de Pâques.
    Par contre, ça plaît beaucoup à notre ministre, cette vision du prof à qui on pourrait faire enseigner à peu près n’importe quelle matière…

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  10. Un peu d’amertume dans ce rire, n’est-ce pas… 🙂
    L’enseignement au rabais, ça ne fait jamais rire vraiment les enseignants qui se dévouent corps et âme depuis si longtemps…
    ¸¸.•*¨*• ☆

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  11. au fait, oui! tu as raison.
    Je ne m’en rendais pas compte à ce moment-là – ni même jusqu’à maintenant 😉 – mais il y a aussi ce sentiment-là, d' »enseignement au rabais », comme tu dis (chez nous on dirait ‘het steekt niet zo nauw’, encore une de ces expressions intraduisibles qui donne un beau belgicisme: ‘ça ne pique pas de si près’ :-))

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  12. c’est que précisément, ça ne se passe pas comme ça chez nous 😉
    Mais là je crois que le directeur lui a fait confiance parce qu’elle est une ancienne élève (et une bonne ancienne élève :-))
    merci et bonne soirée!

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  13. Comme tout a été dit de façon très instructive, je me bornerai, arrivant un peu tard, à souligner qu’il est fort joli,ce prénom, Loudmila. Je dirai aussi que je me souviens du nom Ludmila Tcherina et que je viens de découvrir qu’il y a une Lioudmila Poutina qui a quand même mis trente ans avant de se séparer de son bonhomme ! 😉

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  14. un si joli prénom, oui, et pourtant quand elle était mon élève elle aurait préféré s’appeler Lucy.
    – Lucy? mais pourquoi donc?
    bref il y aurait un autre billet à faire 😉

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  15. Chez nous, dans le Hainaut, dans l’enseignement primaire, la situation devient de plus en plus critique au fil des ans. Depuis la rentrée de janvier, on ne trouve quasiment plus de remplaçant pour des petits intérims de deux ou trois semaines. Certaines classes restent ainsi sans remplaçant, avec au mieux le directeur qui vient donner cours quelques heures avant de repartir vers son travail administratif. Les jeunes enseignants ont le choix entre tellement de propositions (et tant mieux pour eux) qu’ils ne prennent que les intérims de plus longue durée. J’ai discuté avec un professeur d’école normale et la situation n’est pas prête de s’arranger, car le nombre de futurs instituteurs est en baisse. On va devoir nous user jusqu’à….70 ans lol. Bon week-end Adrienne.

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  16. je ne connais pas la situation dans le primaire chez nous, mais en secondaire, surtout pour certaines matières, il vaut mieux ne pas tomber malade ni faire de bébé…
    bon week-end, petit Belge!

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