Y comme yard

106ème devoir de Lakevio du Goût

Les voyez-vous, à l’arrière-plan du tableau, ces chalutiers à vapeur en route vers l’Angleterre?

Ils ont quitté Ostende pour Milford Haven, où il en arrive quotidiennement en cette mi-septembre de 1914. D’autres seront envoyés au port de Fleetwood. Tous seront embrigadés pour la défense de l’espace maritime anglais et l’indispensable approvisionnement.

Parmi eux, il y a Louis Ponjaert.
Il est le schipper du O.151, Nadine, que la Société des Pêcheries ostendaises vient d’acquérir en janvier de cette année-là.

L’homme a tout juste cinquante ans.
C’est lui qui sera une sorte de recordman du sauvetage en mer. Le 25 décembre 1914 il sauve 42 membres de l’équipage d’un navire marchand anglais torpillé par les Allemands et le 30 mars 1917 il réussit l’exploit de sauver l’équipage entier du Liverpool, 73 personnes.

Nombreux sont les pêcheurs ostendais à être victimes d’un U-boot ou de mines. Mais Louis Ponjaert réussit à rentrer à Ostende après la guerre et continuera son travail de schipper – commandant d’un bateau de pêche – sur le O.151 jusqu’en 1921.

***

Ceci n’est pas une fiction – sources oostendse visserij in 14-18.pdf et ici – Pour ceux qui souhaiteraient prononcer correctement Ponjaert, dites « ponne » puis « yarte » – Merci à monsieur Le Goût pour sa consigne:

Mais que diable fait cette barque vide au bord de l’eau ? Au moins ça m’inspire… Mais vous ? J’espère que lundi vous aurez dit quelque chose sur cette embarcation mystérieuse.

47 commentaires sur « Y comme yard »

  1. Tu as l’art de conter et quand, en plus, c’est une histoire vraie…
    On apprend toujours quelque chose chez madame Adrienne…
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  2. Rien à voir avec le texte du jour. Je pense à mes amis belges : sur France Inter, aujourd’hui à 9h40 l’instant M est consacré au faux Le Soir paru pendant la seconde guerre mondiale. Bonne ré-écoute à tous.

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  3. Ah j’ai beaucoup aimé ton histoire, encore un témoignage de ces actes de bravoure tranquille, et discrets. Dont on se demande si on serait encore capable. Sans doute, dans des circonstances exceptionnelles.

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    1. aujourd’hui aussi des gens sillonnent les mers pour repêcher des humains, la seule différence c’est qu’ils ne risquent pas de tomber sur des mines et des sous-marins, juste sur des polices des frontières…

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  4. Magnifique tableau, sous ce ciel de plomb, un rayon de lumière réchauffe le cour, comme cette histoire vraie qui nous parle de solidarité, de fraternité par des temps difficiles… Merci dame Adrienne, ce billet est très fort, belle semaine à toi. brigitte

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    1. ils y viennent pour les raisons que l’on sait et passent plus de temps dans le TGV que dans les livres d’histoire 😉
      (vous me direz que ça peut se combiner, mais je crains que ça ne les intéresse pas ;-))

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      1. L’ignorante que je suis ne sait pas pourquoi le sFrançais viennent en Belgique.
        Pour voir des amis ? Visiter des musées ? Boire une bière ? Fuir le Fisc ? Avorter ?
        Non, je ne sais pas.

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    1. lui, et du même coup son propre équipage, qui était souvent une affaire de famille 😉
      ça m’épate qu’ils prennent la mer tous les jours en sachant qu’il y a des mines, des bateaux ennemis… c’est fou.

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  5. Votre réponse à Delia est ce qui a toujours été et continue sans quoi il y a longtemps que nous serions disparus. Il ne faut pas une forte lumière pour éclairer dans la noirceur une chandelle suffit. Chaque petit geste de bonté, de conscience ressemble à cette chandelle allumée.

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