E comme Egidia

« Le tic-tac des horloges, on dirait des souris qui grignotent le temps. »

Egidia, prête à sortir, se retourne gracieusement, la tête légèrement penchée et le bras fin tenant son ombrelle:

– Que dites-vous, père?
– Ce n’est pas de moi, c’est d’Alphonse Allais. J’y pensais en te regardant…

Et pourtant, il ne connaît personne de moins préoccupé par le temps qui passe qu’Egidia, trop jeune, trop belle, trop choyée.
Elle est à des années-lumière des soucis qui le tracassent.

Sa vie est rythmée par ses visites, ses sorties, et depuis peu par ce ridicule petit chien minuscule qu’il a eu la faiblesse de lui offrir.

Mais n’est-elle pas charmante, sourit-il, avec son petit chapeau rouge assorti à son col et à sa ceinture…

– Va, ne t’occupe pas de ton vieux papa, Zadig s’impatiente, il n’aime pas que tu lambines.

Un rapide baiser et la voilà partie:

***

Tableau de Carl Nys proposé par Lali pour son devoir d’hier. Je trouvais qu’il s’associait parfaitement aux consignes suggérées par Emma, que je remercie, en particulier la citation d’Alphonse Allais, qui est de la même époque 🙂

Quatre mots des 10 de l’année: tic-tac, année-lumière, rythmer et lambiner.

Par bonheur ils existaient tous déjà à l’époque du tableau 🙂

29 commentaires sur « E comme Egidia »

  1. L’instant qui passe
    Tant de gens mal organisés accusent le temps qu’ils n’ont pas su gérer
    Tant de ventilateurs humains qui ne servent à rien …
    Cela dit elle est élégante cette miss mais à trop se regarder le nombril le temps filera trop vite …
    Bonne journée Adrienne !=:)

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      1. Attention, je vous lis !
        J’Allais vous en faire un billet digne d’Alphonse (j’ai eu un oncle qui se prénommait ainsi) mais puisque vous insistez (très légèrement) je vous donne les idées principales : le Marcel est encore plus brouillon dans ses lettres que dans son assommant chef d’œuvre, c’est un laborieux même s’il essaye de jouer son petit Joe ou son petit Vegas en utilisant un condensé de chou et de chien pour désigner Zadig. Chouen ! C’est même pas dans le dico comme dirait joye et pourtant c’est dans Proust. Finalement, c’est pas vraiment une référence ce mec !

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      2. oui j’ai vérifié plusieurs fois pour être sûre que l’orthographe (et le reste aussi d’ailleurs) était bien celle choisie par Marcel himself tellement c’est à la fois enfantin et alambiqué comme style 😉

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  2. Je n’ai jamais aimé les tic tac des horloges ou réveil, à tel point que jeune, je mettais mon réveil sous une pile de vêtements dans l’armoire, et que je ne l’entendais pas sonner le matin 😉

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  3. Tous les moyens (et les hyperliens) sont bons pour faire lire du Marcel en plus à l’oncle W. et à moi-même ! Il y a une sacrée farceuse dans les parages ! 😉

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    1. Emma aura du retard, elle a été très prise ce week-end 🙂 mais elle m’avait offert d’écrire toutes les deux sur ses consignes, des mots des « dis-moi 10 mots », les citations en incipit et excipit (et c’est moi qui ai choisi le tableau)

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      1. Coucou, j’arrive tardivement ! Désolée pour le retard !

        Chère Adrienne, comme habituellement, je suis épatée de lire votre texte ; ce que j’apprécie, c’est que vous écrivez court, ce que je ne sais pas faire, las !

        Heureusement, j’avais terminé mon texte hier au soir… il a reposé aujourd’hui, je le publie dans un instant !

        Si nos ami(e)s d’écriture le souhaitaient, nous les invitons à écrire aussi sur tic-tac… tic-tac + les deux citations de début et fin de texte, contemplant cette magnifique toile qui m’a fait remonter au temps de nos ancêtres, tac-tique, tic d’écriture !

        Bonne soirée, à très bientôt !

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  4. C’est vrai qu’il est ridiculement petit, ce chien. Je ne l’avais même pas remarqué au premier coup d’œil!
    Et la lettre de Marcel, plutôt bizarre…
    Mais j’admire ton texte qui intègre parfaitement les différentes consignes!
    Bravo, bravo!!

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    1. merci pour l’appréciation 🙂
      le tic-tac est une chose horrible, ça me casse les oreilles 😉
      j’ai dû faire un billet aux débuts de ce blog, à propos des horloges chez mes grands-parents, qui sonnaient les heures et les demi-heure – un coucou et un westminster – et quand on regardait un film le samedi soir, pendant de nombreuses secondes on n’entendait plus ce qui se disait à l’écran – et c’était toujours à un moment crucial, forcément 😉

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