Quand avant le voyage, l’Adrienne s’est documentée sur le château de Chantilly, elle n’a pas compris une chose – d’où la question naïve qu’elle vous partage aujourd’hui : comment ces descendants des rois de France pouvaient-ils disposer de ces « fortunes colossales » alors que les caisses étaient vides depuis Louis 14 et ses guerres incessantes, ses chantiers pharamineux et ses autres folies?
Alors que la révolution, plusieurs révolutions, même, avaient achevé la ruine?
Le testateur, émigré dès le 17 juillet 1789, « menait grand train » à Londres et a laissé par testament à sa fille naturelle « 2 millions de francs ainsi que ses châteaux et propriétés de Saint-Leu, Taverny (château de Boissy), Enghien, Montmorency, et Mortefontaine, un pavillon au Palais Bourbon, et le château d’Écouen […], tandis que le reste de sa fortune colossale — dont le château de Chantilly et tous ses autres biens, représentant quelque 66 millions de francs — allait à son petit-neveu et filleul le duc d’Aumale, dernier fils de Louis-Philippe d’Orléans » (merci wikisaitout)
Mais donc, pas de problème, l’héritier du château (complètement ratiboisé à la révolution, voir la vidéo) a pu le faire reconstruire à l’identique, un chantier hénaurme, le décorer, le meubler… et le remplir de 815 peintures (et pas des moindres) ainsi que d’innombrables et diverses autres œuvres d’art.
On y trouve même une grande mosaïque venant de Pompéi…
Et comme l’indique la photo ci-dessus, n’y manquent pas non plus une hénaurme bibliothèque ainsi que de nombreux manuscrits anciens.
Oui tout là-bas est hénaurme 😉
***
Les riches Russes blancs émigrés après 1917, quand ils ont vendu leur dernier diamant, leur dernier œuf Fabergé, se sont fait chauffeur de taxi, ou autre chose dans le genre, bref leur fortune n’était pas inépuisable.
Celle des Orléans apparemment l’était.
Quand on a racketté la France pendant des générations…
Je me souviens m’être trouvé dans un resto derrière le palais de justice de Bruxelles où le tenancier servait du « Monseigneur » à un Orléans qui faisait beaucoup de chahut mais s’en est excusé en quittant les lieux.
Et côté russe, mon oncle russe travaillait dans une carrière des bords de Meuse.
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🙂
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On dirait que ce voyage vous a enrichie d’une nouvelle variété de questionnement. Où alors, c’est une figure de style. Je me questionne.
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au lieu de choisir l’adjectif « naïf » j’aurais dû mettre « tabou » 🙂
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ou « politiquement incorrect » …
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Au moins ces richesses incommensurables ont-elles servi à rebâtir et à maintenir ce patrimoine remarquable. Pas sûre que les très grandes fortunes actuelles en fassent autant, surtout celles qui continuent le pillage des ressources et polluent même l’espace autour de la terre.
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tu rejoins l’argument de ceux qui disent qu’il faut des gens très riches, sans quoi tant d’œuvres d’art (commanditées par eux) n’existeraient pas 😉
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M’enfin, Dame Adrienne ? Crédit n’est pas mort ! Notre déficit public est abyssal mais ce n’est pas ça qui va nous empêcher de construire un porte-avions ni, à notre niveau, de sucrer les fraises comme sur votre photo d’hier ! 😉 et ;-(
J’embarque le dragon, même si, plutôt qu’un Saint-Georges, c’est aussi, possiblement, un Saint-Michel. Soeur Anne n’y verra rien avec tout ce soleil qui poudroie ! 😉
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Mais bien sûr, c’est pour toi qu’il est là!
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Nos paradis fiscaux seraient-ils les héritiers des paradis royaux 🙄
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😉
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Comme la plupart des familles royales européennes, tu passes un millénaire sans payer ni impôts ni droits de succession, qand tuavais besoin de cash, tu tapais un de tes vassaux en échange ‘une « pension » que tu lui payais sur les deniers du royaume, et barka, ça roulait…
Tant que le peuple qui finançait ça en ernier ressort pouvait manger, ça allait.
Bon, la première mauvaise saison ou famine fichait ça en l’air mais globalement, un bon ministre des finances limitait l’appétit des seigneurs, redistribuait (en fait empêchaitle pillage des pauvres par les seigneurs) et ça marchait.
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je sais comment s’acquiert une telle fortune, ce que je me demande c’est comment ce prince de Condé a réussi à l’embarquer pour l’exil en Angleterre, comment elle lui a duré toute la vie, tout en « menant grand train » et comment cent ans plus tard son héritier avait toujours cette « fortune colossale » lui permettant de reconstruire etc (bref, tout ça est dans mon billet :-))
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« Echange de promeses de gascon », ça marche encore.
C’est comme ça que des rois déchus vivent plutôt richement dans d’autres républiques et dépensent de l’argent qu’ils n’ont pas.
Ils sont « invités à vie »…
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Je trouve que ta question…est une vraie question ! 🙂
(et pas si naïve, donc)
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merci 🙂
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On peut supposer qu’il avait des stocks bien cachés…
Bon après-midi,
Mo
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ça pèse et crève les poches, ce tas d’or 😉
merci, bonne soirée!
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c’est un peu mystérieux, il semblerait que Talleyrand ait aidé la famille à récupérer ses biens après la révolution sous condition qu’elle se rapproche du pouvoir et choisisse comme héritier le futur duc d’Aumale qui hérite d’une fortune colossale qu’il fait fructifier par la suite, l’argent appelant l’argent. Ceci dit un descendant a liquidé une grande partie du patrimoine au grand désespoir de ses enfants 🙂
merci pour cet article sur Chantilly qui incite aux recherches.
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merci à toi, bonne soirée!
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