L’humeur était plutôt sombre et pourtant cette année-là tout particulièrement, le printemps s’était vêtu de broderie, de soleil luisant clair et beau. Mais il fallait un sacré courage pour commencer les activités au jardin, chose qui normalement remplissait Marie de joie impatiente.
Muanza était décidé, il partirait.
– En Hollande? s’écrie Marie. Mais pourquoi en Hollande?
Voilà bien un pays qui ne les fait pas rêver, ni elle, ni Pierre. Qu’est-ce que Muanza espère y trouver? S’imagine-t-il que les lois y sont différentes?
Mais ses idées étaient bien arrêtées et tout en ramassant du bout du doigt les dernières miettes de son pain – Muanza rongeait même le cartilage des os – il leur explique son plan, dans les grandes lignes.
– Moins vous en saurez, mieux ça vaudra, résume-t-il. Comme ça vous n’aurez pas à mentir quand on vous interrogera.
Ils ont pris la voiture. Ont roulé quelques heures en direction du nord. Ont frisé la collision autour d’Anvers tellement Pierre était nerveux à l’approche de la frontière, où heureusement aucun douanier ne leur a demandé de s’arrêter. Ont déposé Muanza à Breda en lui faisant promettre de donner au plus vite de ses nouvelles.
Ce n’est qu’après, longtemps après qu’ils ont pu en rire, au souvenir de cette équipée qui avait des petits airs de fuite à Varennes et du grand souffle froid des pires moments de l’histoire: ce n’est que de longues minutes après la frontière que Muanza s’est relevé de la banquette arrière sur laquelle il s’était aplati, alors que le chien montrait gaiement sa belle petite gueule sympathique à la fenêtre de l’auto.
écrit pour Des mots, une histoire chez Olivia Billington, que je remercie, avec les mots imposés suivants: activité – soleil – nouvelle – jardin – souvenir – sacré – broderie – pain – collision – printemps – souffle – rêver
Lire Charles d’Orléans pour apaiser l’angoisse de l’inexorable arrivée du printemps …
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si vous avez des allergies, peut-être bien
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Le texte d’aujourd’hui me rend particulièrement triste…
Même Chien Parfait n’arrive pas à me faire sourire.
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alors c’est vraiment grave si même chien Parfait n’arrive pas à vous dérider
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C’est parce que je sais.
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vous m’intriguez 🙂
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Si je m’attendais à Charles d’Orléans chez toi !
Des années que je n’en ai pas lu, des années…
De surprise j’ai dû relire ta note pour savoir que le sujet était Muanza…
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j’ai déjà évoqué ce pauvre Charles plusieurs fois, pourtant 😉
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Et où est mon bouquet de tulipes hein ??? mdr
Quelle imagination . J’aime bien l’histoire !
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ça fait des semaines que j’ai envie de m’acheter un bouquet de tulipes et que je ne m’en achète pas! bientôt j’en aurai au jardin (j’en ai planté des tas!!!)
merci Ghislaine!
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Et pourquoi Muanza voulait-il partir pour les Pays-Bas ?
Et Marie a-t-elle pu retrouver sa joie impatiente pour commencer les Activités de printemps ??
Je sens que ces questions vont me suivre toute la journée.
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il y va pour retenter sa chance d’obtenir le statut de réfugié politique
et aujourd’hui après l’école « Marie » a tondu sa pelouse, première activité de jardinage de 2019 🙂
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Tu as gardé le personnage de Muanza toutes ces années ! 🙂
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il se reposait en attendant que tu reprennes Désir d’histoires 🙂
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Un doberman eût été plus dissuasif mais, comme dit l’autre, il faut aimer ! 😉
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on a passé des tas de frontières avec notre chien, on avait toujours tout ce qu’il fallait, les documents, les vaccinations, même la muselière obligatoire pour se rendre dans les anciens pays de l’est dans les années 90… on n’a jamais rien dû montrer! et pourtant, à chaque douane il était là, bouille souriante à sa fenêtre 🙂
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Ben moi, ça me fait plaisir de revoir une photo de Chien Parfait! 🙂
Biz,
lulu
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tu m’as bien fait rire avec ton adresse de blog 😉
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Euh, je n’ai pas de blog… J’ai cliqué sur mon avatar, par curiosité. Je me souviens d’avoir lu ça, mais que ça soit relié à mon avatar, bizarre!… Tiens, ça rime et ça rame comme tartine et boterham…:-)
Bisous,
lulu
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je sais que tu n’en as pas, mais apparemment pour mettre le commentaire tu avais complété une (fausse) adresse de blog (j’en ai marre de wordpress) ce qui m’a beaucoup fait rire… moi je hais (je HAIS) blogspot, qui m’oblige à 12 (douze!) opérations successives pour chaque malheureux commentaire que j’écris…
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Je suis toujours heureuse de retrouver un peu de la vie de Marie, Pierre et Muanza même si l’histoire de ce dernier me serre le cœur.
Et encore une fois, on dirait que les mots ont été imposés juste pour te permettre de raconter ton histoire. Quel talent!
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les mots imposés m’obligent en partie à faire de la fiction, même si la fiction ne concerne que quelques détails 🙂
merci pour l’appréciation!
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Les Pays-Bas, faut s’y faire ! De toutes les usines du groupe que j’ai visitées, celle de Linne-Herten est la seule où j’ai rencontré des ascenseurs payants ! 🙂
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ah oui, c’est fort! quel sens des affaires 😉
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Le voilà donc en Hollande…
Quel destin à travers les mots à qui tu donnes vie !
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
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j’aimerais continuer sur ce qui lui est arrivé en Hollande mais je ne promets rien 😉
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Il espérait en la Hollande, apparemment?
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oui, à condition de jeter le passeport…
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Je comprends à travers les commentaires que Muenza est une (très) vieille connaissance !
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Si au moins il avait l’air juvénile ton Muanza, ce serait plus facile pour lui… Mais félicitations pour ton récit, il faut le faire !
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il était jeune, à l’époque, il avait trente ans
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Hollande ou Pays-Bas ? Brave Muanza, va-t-il trouver ce qu’il cherche ?
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