A défaut de pouvoir y aller cet été, on peut lire les merveilleux reportages qu’en a faits Joseph Roth, de ces « villes blanches » du midi de la France.
Même si on ne les a trouvés que dans une traduction en néerlandais et qu’il peut sembler un peu bête de traduire en français une traduction de l’allemand en néerlandais, tant pis on le fait 🙂
Zal de wereld er ooit uitzien als Avignon? Hoe dom is de angst van bepaalde staten, zelfs als ze Europees gezind zijn, dat de ‘eigen aard’ verloren zou gaan en dat de kleurrijke mensheid één grijze soep zou worden! Maar mensen zijn geen kleuren, en de wereld is geen schilderspalet! Hoe meer vermenging, hoe sterker de eigen aard! Ik zal deze prachtige wereld niet meer meemaken, waarin iedere mens het geheel in zich draagt […] Dan bereiken we het hoogste stadium van de humanité. En humanité is de cultuur van de Provence, van wie de grote dichter Mistral ooit verbaasd antwoordde op de vraag van een geleerde welke rassen in dit deel van zijn land wonen: ‘Rassen? Maar er is maar één zon!’ (p.57)
Est-ce que le monde un jour ressemblera à Avignon? Quelle bêtise, de la part de certains Etats, même de ceux qui sont favorables à l’Europe, quelle bêtise cette angoisse de perdre la ‘propre identité’, cette angoisse de voir l’humanité si diverse devenir une masse grise! Les gens ne sont pas des couleurs et le monde n’est pas une palette de peintre! Plus grand le mélange, plus forte l’identité! Je ne verrai pas ce monde merveilleux dans lequel chacun porte en soi la totalité […] mais c’est alors que nous aurons atteint le summum de l’humanité. L’humanité, c’est la culture de la Provence, dont le grand poète Mistral a dit un jour, étonné par la question d’un savant qui voulait savoir quelles races habitaient cette région de son pays: « Races? Il n’y a qu’un seul soleil! »
(traduction de l’Adrienne)
source de la photo ici et bio de Joseph Roth (en français) ici.
Que c’est poétiquement dit!
Amin Maalouf l’avait écrit il y a longtemps, il y a des identités meurtrières. En tout cas je me suis toujours demandé comment on pouvait avoir peur de la perdre!!!
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ah oui, Les identités meurtrières, livre majeur! à ne pas oublier dans ma liste des 20 le jour où j’en rédige une 🙂
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Un thème toujours d’actualité, malheureusement.
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la plupart des articles écrits dans les années 1920 et réunis dans ce livre, sont d’une actualité brûlante
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Ce qui est remarquable, c’est la permanence des problèmes.
Quand « l’identité » consiste essentiellement à n’être identique qu’à son voisin de village et à rejeter celui du village voisin, ça commence mal… 😉
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encore une illusion de jeunesse perdue, qu’on finirait bien par apprendre quelque chose de l’histoire 😉
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Hélas, les imbéciles heureux qui sont nés quelque part (comme le chantait Georges) sont majoritaires, c’est le drame de la démocratie 😉
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Traduire un tel texte, de n’importe quelle langue et en n’importe quelle langue, ne sera jamais bête, même pas un peu. Ces jours-ci, il serait utile de le traduire en italien, entre autres, et aussi en portugais, et en anglais, …
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comment convaincre, c’est la question que je me pose depuis longtemps…
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Je me pose la même question, et l’absence de réponse me fait froid dans le dos…
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« comment convaincre, c’est la question que je me pose depuis longtemps… »
C’est facile, il faut avoir l’âme d’un démocrate et le talent oratoire d’un populiste. 😉
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je ne partage pas cet optimisme, le Goût, il est tellement plus facile de faire vibrer la corde patriotique ou économique que la corde humaine
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Ici, la lecture du journal communal est édifiante, il recommande la boutique *** car « si Madame *** est d’origine vietnamienne, Monsieur *** est b***rrois de souche » (citation exacte).
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et la souche est forcément fiable 😉
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Un seul soleil, quelle belle réponse ! Tu me donnes envie de lire ces textes, j’ai vu qu’ils sont repris dans « Croquis de voyage » – je l’ajoute dans ma liste.
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ça me semble parfait pour accompagner un voyage dans le Midi: Avignon, Tournon, Tarascon, Beaucaire, Arles… 🙂
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« Il n’y a qu’un seul soleil » tout est dit.
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oui la formule est belle, je trouve aussi
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Il n’y a qu’un seul soleil, c’est sûr mais il faut voir certains jours le paquet de c… umulo-nimbus qui le cachent !
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oui mais on sait qu’il est là 🙂
et les nuages font de belles photos!
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Je passe la moitié de mon temps en Bretagne, à Etel exactement. Les Etellois considèrent les Lorientais un peu comme des étrangers assez différents et les Lorientais trouvent que les Etellois sont « particuliers ».
La distance de Lorient à Etel est de 26 Km.
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Venez dans ma ville (Bruxelles), on y comptait en 2018 179 nationalités différentes, alors on prendra bien un Etellois! 😉
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dans ma ville on est à quelque chose entre 120 et 130, j’ai oublié le chiffre exact 🙂
mais c’est vrai que partout on a de ces idées sur ceux du village d’à côté
(à Pise on dit « per fortuna non sono di Livorno », ‘par bonheur je ne suis pas de Livorno’, qui est la ville d’à côté)
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C’est dans la nature humaine que de s’identifier à un groupe. Déjà, à l’intérieur de chaque village on s’identifie à un quartier ou à une rue. On a besoin de repères.
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