I comme intense

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Personne, jamais, n’a réussi à raconter quelque chose à belle-maman qu’elle n’ait vécu elle-même, en plus fort, en plus intense, en plus grandiose. Avec une spécialité pour les cataclysmes, qu’ils soient causés par les humains – comme la guerre et le bombardement de sa ville – ou par les éléments – avec comme points forts le raz-de-marée en 1953 ou le froid si intense que la mer était gelée, l’hiver de 1962-63: elle avait tout vu, tout vécu, rien ne lui en imposait et Ostende sortait toujours gagnante.

La meilleure façon de vous ridiculiser, c’était de lui dire que là où vous étiez, il y avait beaucoup de vent.

– Du vent? s’écriait-elle, mais vous ne savez pas ce que c’est, vous, à l’intérieur du pays!

C’était un point d’honneur d’appeler « een zacht briesje« , ‘une douce petite brise’, tout ce qui ne dépassait pas les 7 Beaufort. Au moins.

– Le vent fort, disait-elle, on en reparlera quand avec ton vélo, tu feras du surplace.

Alors en voyant les gens marcher contre le vent, penchés à angle aigu, l’Adrienne ne pouvait que penser à belle-maman et se demander comment elle aurait qualifié cette « zacht briesje » qui a fait s’écraser des arbres et des pylônes, s’envoler des toits, des panneaux et du mobilier de jardin, même « à l’intérieur du pays ».

Mais le pire de tout, pour sa fierté d’Ostendaise, aurait sans doute été que le record de vitesse du vent a été enregistré à Blankenberge 😉

***

photo prise à Ostende ce samedi, avant la tempête: on voit que le sable et la mer commencent à s’agiter 🙂

36 commentaires sur « I comme intense »

  1. Je me demande si ceux qui ont plus mal, connu des sensations plus fortes, vécu des moments plus intenses, écoutent seulement 30 secondes de ce que dit leur interlocuteur ????
    J’ai bien peur que la réponse soit non. Et c’est frustrant.

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  2. Tiens, ce que tu dis me fait penser à mon mari. Quand on parle d’un sujet, on croirait qu’il a vécu 100 fois pire dans la petite ville où il habitait avant de me connaitre ou dans sa vie antérieur. Je le « charrie » souvent avec ça. S’il y a un meurtre quelque part, il me dit « tiens, ça me fait penser à Bour…on avait le même..Quand on a vu l’Allier gelée, il a dit « on voit que tu ne te rappelles pas de l’hiver 56, c’était autre chose »…la pisse gelait dans les seaux, on dormait avec 3 épaisseurs dans le lit, on se battait pour avoir la brique chaude »..Quand quelqu’un a dit qu’il a rencontré son idole, lui me réplique « moi, j’ai vu Johnny, j’ai causé à Adamo »..Quand on parle de la dureté de la vie, lui dit « moi, je coupais le bois pour nous chauffer à 8 ans. Ca, parait que c’est vrai, sa sœur a confirmé, son père étant à l’hôpital à ce moment-là.
    Je déteste les gens qui n’écoutent pas les autres. Je les fuis..J’avais 2 anciennes voisines qui ne parlaient que d’elles, impossible d’en placer une. Pour ça que je me défoule sur mon blog, là, personne ne peut me couper quand « je parle »..Faut bien dire qu’il faut une sacrée empathie, ce n’est pas donné à tout le monde.

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  3. Tiens, ce que tu dis me fait penser à mon mari. Quand on parle d’un sujet, on croirait qu’il a vécu 100 fois pire dans la petite ville où il habitait avant de me connaitre ou dans sa vie antérieur. Je le « charrie » souvent avec ça. S’il y a un meurtre quelque part, il me dit « tiens, ça me fait penser à Bour…on avait le même..Quand on a vu l’Allier gelée, il a dit « on voit que tu ne te rappelles pas de l’hiver 56, c’était autre chose »…la pisse gelait dans les seaux, on dormait avec 3 épaisseurs dans le lit, on se battait pour avoir la brique chaude »..Quand quelqu’un a dit qu’il a rencontré son idole, lui me réplique « moi, j’ai vu Johnny, j’ai causé à Adamo »..Quand on parle de la dureté de la vie, lui dit « moi, je coupais le bois pour nous chauffer à 8 ans. Ca, parait que c’est vrai, sa sœur a confirmé, son père étant à l’hôpital à ce moment-là.
    Je déteste les gens qui n’écoutent pas les autres. Je les fuis..J’avais 2 anciennes voisines qui ne parlaient que d’elles, impossible d’en placer une. Pour ça que je me défoule sur mon blog, là, personne ne peut me couper quand « je parle »..Faut bien dire qu’il faut une sacrée empathie, ce n’est pas donné à tout le monde.

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  4. « Le vent semble une brute raffolant de nuire à tout le monde » !

    « Bien sûr, si l’on ne se fonde
    Que sur ce qui saute aux yeux,… » la belle-mère aussi ?

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  5. Et Brel de chanter:

    Zonder liefde warme liefde
    Waait de wind de stomme wind
    Zonder liefde warme liefde
    Weent de zee de grijze zee
    Zonder liefde warme liefde
    Lijdt het licht het donk’re licht
    En schuurt het zand over mijn land
    Mijn platte land mijn Vlaanderland

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  6. Je te plains. Je supporte mal ces gens.

    N’empêche, c’est rien à côté de ma belle-mère qui est comme ça mais en plus fort, plus intense, plus grandiose et qui….

    (Blague! C’était pour imiter la tienne).

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