I comme instantané

devoir de Lakevio du Goût_38.jpg

Ils allaient du côté de la prairie, là où le vent de la mer garde le paysage libre des fumées des manufactures.

Non pas qu’ils aient conscience de la relative pureté de l’air ni de son importance pour la santé. Mais ils y étaient à l’aise, relativement seuls.

Les mères n’aimaient pas trop qu’ils traînent de ce côté-là, à cause de la falaise.

Il y avait déjà eu des accidents, des glissades fatales, des chutes malencontreuses qu’on se racontait dans les familles pour en avertir les petits enfants.

« Un malheur est si vite arrivé », disait la mère de Tom, et elle savait de quoi elle parlait.

Mais Tom s’en inquiétait fort peu, d’être la prochaine victime d’un coup du sort pour les siens, et c’est toujours lui qui tournait le dos au précipice, se tenait au bord du bord, faisait fi du danger.

En bas, la mer roulait ses vagues, sur le sentier, George roulait sa bille entre ses doigts sans se décider à la lancer. Puis il gronda:

– Enlève-toi de là, Tom! Tu te tiens trop près des billes!

***

Texte écrit pour le 38e devoir de Lakevio du Goût. Merci!

En cherchant chez Harold Harvey une œuvre qui au moins m’inspirerait pour le « devoir de Lakevio du Goût », j’ai vu celle-ci. Elle a immédiatement attiré mon attention car elle est liée à un souvenir qui aujourd’hui me fait sourire mais qui m’a terriblement mortifié et frustré quand est survenu l’évènement. Je suppose que vous aussi aurez quelque histoire à raconter à propos d’enfants, de jeu de billes ou simplement de campagne…

39 commentaires sur « I comme instantané »

  1. Quand je faisais mes études de chimie, un de mes condisciples avait eu l’idée saugrenue d’amener des billes. Nous y avons joué un temps malgré notre âge et comble, c’est le préparateur d’un des labos, un gars d’une quarantaine d’années, qui était le meilleur à ce jeu de gamins!

    J’aime

    1. ça ne m’étonne pas, plus rien de ce genre ne m’étonne de ta part, jouer aux billes au labo 🙂
      ça me fait bien rire, je vous imagine tous accroupis ou à quatre pattes 🙂

      J’aime

      1. Je l’ai retrouvée tout seul comme un grand !
        Tu as déjà dû la voir : elle est dans l’album où mon épouse déroule le fil de nos rencontres.
        Le con qui joue aux billes, c’est moi !

        Aimé par 2 personnes

      2. @ Maitre Walrus : prompt rétablissement et en attendant, bon courage, à votre archiviste…
        Quant à vous, je vous trouve tout mignon sur la photo, le genou loin du sol, pour ne pas salir votre pantalon.

        J’aime

      3. oui c’est ainsi que je vous imaginais, à jouer aux billes en costume cravate 🙂
        (bon rétablissement pour la sciatique! patience et longueur de temps, je suppose?)

        J’aime

      1. ah!
        il faut vraiment y penser à chaque fois, de regarder droite-gauche au lieu de gauche-droite, l’été dernier je le répétais à chaque bout de rue à monsieur Neveu!!!)

        J’aime

  2. et tout en finesse tu laisses la fin en suspension …livrée à notre imagination.. qui nous fait immédiatement imaginer la chute …. qui n’est pourtant pas obligatoire ! On aime se créer des émotions fortes ! 🙂

    J’aime

  3. Il y a vraiment un doute… 😉 c’est net et bref…

    (Dans La pelouse de Camomille, Mary Wesley fait mourir un (vilain) personnage comme ça. )

    Très réussi.

    J’aime

  4. De toute façon, chaque fois qu’une mère interdisait quelque chose à l’un de ses garçons… il fallait bien évidemment qu’on le fasse !
    Nous sommes les hommes tout de même !
    😉

    J’aime

  5. Ce qu’il y a de formidable chez la plupart des enfants, c’est qu’ils font confiance à la vie. Je suis allée voir deux de mes petits enfants ce matin, nous avons lutté pour ne pas nous embrasser et nous sauter dans les bras, j’ai été la plus raisonnable, eux, ils faisaient confiance à la vie…
    J’aurais aimé les voir jouer aux billes lorsque je suis arrivée chez eux, et bien non, vois-tu, que faisaient-ils ? Il se consolaient avec leur console. Les temps changent semble-t-il. Douce journée dame Adrienne, chez nous, il pleut il pleut il pleut… brigitte

    J’aime

    1. oh de la pluie, j’en veux! à grands baquets!
      je suis allée voir mon jardinet, la terre est dure comme du béton, sèche et crevassée… c’est terrible
      (et pas de pluie prévue pour le reste de la semaine non plus)
      et oui, j’imagine ces retrouvailles avec les petits-enfants!
      merci, bonne soirée

      J’aime

  6. Je suis en retard, n’ayant pas ouvert mon ordi jier lundi. Mais je suis sûre que Tom aura assez de jugeote pour faire son pas sur le côté… car malgré ses airs de matamore, il ne tient pas à courir de vrai danger

    J’aime

Laisser un commentaire