L comme liberté

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Mini-Adrienne a quatorze ans et trois mois. Elle passe une quinzaine de jours de vacances à la côte belge avec sa mère, son petit frère et son petit cousin. Comme chaque année au 15 août, pendant que les papas travaillent. La maman du petit cousin travaille aussi. C’est eux qui ont un appartement à la mer.

Le 15 août vient le papa. Il offre un tour en cuistax et prend quelques photos. Il faut longuement poser au soleil 🙂

Quatorze ans et trois mois. C’est un mois d’août particulièrement beau et ensoleillé, on est à la plage tous les jours, on se lie d’amitié avec d’autres. Des « grands » qui acceptent de jouer à toutes sortes de jeux avec le petit frère, le petit cousin.

Puis un jour une dame s’extasie:

– Comment? elle n’a que quatorze ans, votre fille? je croyais qu’elle en avait dix-sept!

Pas très futée, la dame, pas très fine psychologue, elle s’enferre dans ses convictions, elle insiste lourdement.

Quatorze ans et trois mois. C’est la dernière fois que l’Adrienne – qui n’est donc plus une mini – a joui d’une relative liberté.

Pas besoin de tchador ni de foulard: on peut très bien s’en passer et obtenir le même résultat.

***

texte inspiré par le thème des Impromptus littéraires, Quatorze ans et demi.

37 commentaires sur « L comme liberté »

  1. Vrai que les photos d’alors… Mon Papounet nous faisait poser le temps de longs réglages et on avait un sourire de croque mort à la fin, quand on souriait encore!
    Vrai que surtout… on est fragiles et on se fait enfermer soi-même dans des mots qui sont seulement imprudents : mon Papounet a dit devant moi et de moi, alors que j’avais trois ou quatre ans, à la gouvernante « elle est laide, mais elle est gentille ». C’était une boutade, et tout à fait dans l’humour du côté de sa famille maternelle. Mais j’ai grandi en me disant que j’étais laide « mais gentille » (quand même). Bizarrement pourtant… ça n’a pas créé un complexe, c’était ainsi … j’étais laide (mais gentille 🙂 ). Je l’ai accepté. Finalement, ça m’a empêchée de peut-être devenir vaniteuse 😀
    Belle photo de vous trois, vous aviez eu tout le temps de vous embêter pendant la pose!

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    1. non je ne voulais absolument pas devenir prof!
      j’ai même failli ne pas faire le cursus pédagogique, pendant mes études universitaires, pour ne pas « tomber » dans ce métier sans en avoir la vocation
      (et puis à 20 ans un prof m’a demandé de passer mes vacances de septembre à faire un remplacement, alors que je n’avais aucune qualification… et j’ai bien aimé cette expérience)
      la sévérité, ce n’est pas du tout mon truc

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  2. De quoi je me mêle ?! Voilà qui réveille des souvenirs, de la mer et des cuistax, mais aussi des rencontres à vélo dans le quartier, quand j’avais quatorze ans ;-).

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  3. Quatorze ans, en pleine crise d’adolescence, malheureuse comme les pierres… Pas de vacances, aucune amie ne pouvait venir à la maison, je ne pouvais aller chez personne, c’est à partir de ce moment-là aussi que plus aucun garçon ou homme ne pouvait poser un regard sur moi (ni moi sur eux, bien sûr!). Tout ça parce que ma mère avait peur que je « revienne avec un paquet »… Expliquer les dangers en toute simplicité, c’était trop difficile, bien sûr, gueuler et interdire, c’était bien plus facile! Chaque fois que je pense à mon enfance ou que j’en parle (très peu, car je me dis qu’on ne me croira pas, tellement c’était fort), j’ai les larmes aux yeux… Je m’en veux, car je me dis que c’est de l’apitoiement sur moi-même, mais d’un autre côté c’est comme si c’était une autre petite que moi …

    Biz,
    lulu

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  4. Tu ne faisais pas dix-sept ans, je trouve, sur cette photo…Elle n’avait pas les yeux en face des trous la dame.
    Par contre tu avais déjà ton esprit rigoureux et tu n’étais pas superstitieuse apparemment ! 😉
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  5. Fallait se barrer avec le cuistax !

    Je découvre ce mot. Je pense qu’on appelle ça des rosalies mais c’est… en modèle familial ! 😉 ;-(

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  6. Ma foi, quand on habite un village, on est surveillé comme le lait sur le feu par la totalité des persiennes !!!
    Et quand à cet âge là on termine le collège, et qu’on est avec des « plus vieilles » on est en pleine révolte contre l’autorité !
    Et puis ça passe….

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  7. J’espère que tu as retrouvé ta liberté plus tard Adrienne, loin de Papa Maman et autres surveillants…
    A part ça, comme d’autres lecteurs, je ne trouve pas que tu paraisses 17 ans sur la photo.

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