Question existentielle

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Assis côte à côte sur le canapé, l’Adrienne et petit Léon lisent un livre dont le narrateur est un gamin de son âge, qui se demande comment, à l’issue du triste été qu’il est en train de passer, il trouvera quoi dire aux profs qui, à la rentrée toute proche, ne manqueront pas de lui demander de raconter ses vacances.

– C’est vrai, ça! interrompt-il sa lectrice, chaque année les profs ils demandent de raconter les vacances!

L’Adrienne soupire – hélas elle ne le sait que trop bien – et elle connaît l’avis de petit Léon sur la question: ne rien divulguer de sa « vie privée ».

– Mais si c’est pour des points… ajoute-t-il…

Et on sent son hésitation.
Il a tellement envie de bien faire, dès septembre!

– Et bien, dit l’Adrienne, tu pourrais raconter que cet été, tu t’es enfin inscrit à la bibliothèque et que tu as lu quelques livres, et parler de tes lectures? Ce n’est pas ta vie privée et en plus ça devrait plaire à ton prof, ce genre de chose!

Petit Léon réfléchit. Est-ce que ce sera suffisant?

– On trouvera, dit l’Adrienne. L’essentiel, c’est que tu y seras préparé, à cette question.

Préparé, c’est sûr qu’il le sera, dimanche on reprend les devoirs de vacances 😉

27 commentaires sur « Question existentielle »

  1. Tu me rappelles un souvenir. J’étais un peu comme Léon, peu enclin à me dévoiler. Un jour, quand j’ai trouvé le sujet de la rédaction trop intime, j’ai expliqué au prof, dans le nombre de lignes imposé, que ça ne le regardait pas.
    Plus tard, comme prof, j’ai toujours insisté sur la liberté de se livrer ou pas, ou d inve ter

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  2. N’importe quel cambrioleur pris sur le fait est capable d’inventer une histoire abracadabrante pour expliquer à un policier que non, il n’était pas en train de voler mais de surveiller au cas où.
    Alors Léon, s’il te plaît, fais un petit effort au lieu de te recroqueviller, invente ! 😉
    (Léon me semble un petit garçon bien trop sage, c’est étrange.)

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  3. Tu sais ce qu’a demandé ma fille à ses élèves pour la rentrée ? De raconter les JO, s’ils les ont vus, les « normaux » ou les paralympiques, mais que ce n’est pas une obligation. Parait que ses élèves adorent ça…Elle, de son côté, a préparé tout un dossier sur le sujet….Dans son école est venu un jeune handicapé qui participera en natation aux JO. Ils vont le suivre et l’encourager.
    Dans les papiers, lors du vide-grenier chez ma mère, mon fils a sauvé in-extrémis quelques cahiers d’école, 3 fois jetés, 3 fois sauvés….Là, plus grand-chose n’a été sauvé. J’ai fait le tri, il y a 2 jours des cahiers, des miens et ceux de ma soeur…J’ai trouvé une composition de ma soeur qui m’a bien fait rire….Le sujet : dites ce que vous pensez d’une personne que vous aimez bien ou que vous détestez »…Quand j’ai eu lu la composition, sans la nommer, tout le monde a reconnu cette personne, enfin, ma fille et mon mari jusqu’ici. Quand on dit que la vérité sort de la bouche des enfants, ma foi, ça doit être un peu vrai…Je crois que je vais la mettre sur mon blog…Ma soeur n’avait eu que 7. Pourtant, j’ai trouvé que c’était bien raconté…Les profs étaient bien plus sévères que maintenant. Ma fille l’a constaté avec une rédaction de mon frère, égarée parmi mes cahiers, quand il avait 7 ans. Elle a trouvé que c’était bien construit pour un enfant de l’âge de ses élèves)…Elle l’a constaté avec les 0 que je me suis ramassée en dictée où on enlevait 2 points pour un tiret manquant pas et 4 points aux autres fautes…5 fautes, zéro..
    Chez nous, on ne partait pas en vacances, mais, on avait 1000 choses à raconter, vu qu’on passait nos journées dans les champs, au bord de la rivière, une fois les tâches imposées par notre mère…
    Petit Léon ne va jamais à la piscine, ne sort jamais, n’a pas d’animal de compagnie ?…Il pourrait raconter ses cours de soutien avec une maîtresse qu’il aime bien par exemple.

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    1. je pense que les critères d’évaluation ont évolué, on tient certainement moins compte de l’orthographe…
      pour petit Léon, je ne sais pas dans quelle sorte de classe il va arriver, en septembre, si les autres enfants seront de milieux plus privilégiés que lui… mais c’est sûr qu’il faudra lui apprendre à faire la distinction entre ce qui vaut vraiment la peine de garder pour soi et ce qu’on peut éventuellement raconter, sans que ce soit intime.

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  4. Je ne comprends pas les profs qui, depuis toujours, posent cette question, il y a toujours eu des enfants qui ne partaient pas en vacances, les gamins qui, grâce au Secours Populaire, ont vu la mer pour la première fois hier, vont raconter quoi comme vacances.

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    1. moi aussi ça me dépasse, il faut – comme la fille de Julie le montre ci-dessus – trouver des sujets qui intéressent tout le monde et sont plus ‘innocents’, les JO, c’est une bonne idée.

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    1. je ne me souviens pas de tels devoirs mais de la fiche à compléter en début d’année, pour quasiment chaque prof, et certains allaient fort loin dans leur questionnement, jusqu’à vouloir savoir quel journal on lisait…

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  5. Lorsque j’étais enfant, il était inconcevable pour moi aussi de mélanger le monde de l’école et celui de la maison.
    Je ne sais pas ce que j’aurais raconté si on m’avait posé ce genre de question.
    Là au moins il y est préparé…

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