N comme nom de fleur

Elle porte un nom de fleur et a été envoyée chez Madame par ce discret bouche-à-oreille des quelques-uns qui savent qu’elle a le syndrome de Topaze 😉

Dans un mois à peu près Fleur aura son dernier examen de FLE et ce serait bien qu’elle le réussisse, vu qu’elle ambitionne d’entamer des études universitaires à la rentrée prochaine.
De celles où il n’y a pas l’ombre d’une heure de français au programme, ça va sans dire 😉

– Tu as parfaitement le droit de ne pas aimer le français, lui dit Madame, à qui elle vient de confier qu’elle traîne ce boulet depuis des années, mais plus lourdement encore ces deux dernières, avec plus de ‘distanciel’ que de ‘présentiel’ et des profs malades qui n’ont souvent pas été remplacés.

« Weyts wil honderden extra leerkrachten aanwerven« , le ministre flamand de l’éducation veut engager des centaines de profs supplémentaires, titrait le journal mardi dernier.

Et ça a bien fait rire Madame (mieux vaut rire que pleurer, la grimace est plus belle, disait son père) vu que depuis des années on ne réussit même plus à trouver des remplaçants pour certaines matières et qu’il y a de moins en moins de jeunes qui s’inscrivent dans les formations de prof.

Mais apparemment le journaliste n’est pas au courant de ce problème et ne lui a pas demandé de quel chapeau de prestidigitateur il sortira ses 2540 nouveaux profs.

Au parc, tout va bien, une maman cane ‘promène’ ses dix canetons, comme on peut le voir sur la photo en haut du billet, prise le premier mai.

K comme krapoveries

– Des fleurs magiques bourdonnaient… bourdonnai-eu-eu-eu-ent… répète-t-il en se penchant au-dessus de l’enfant qui oublie de mettre le verbe au pluriel.

Au mur, la grande horloge décompte les minutes avant le départ vers les féeries du jeudi, chapardages au verger, chasse aux oiseaux, construction de cabanes, palais parmi les ronces.

Et le maître, à quoi rêve-t-il?

Aux palmes académiques. Et aux grands yeux noirs d’Ernestine Muche, la fille du directeur.

***

Consignes chez Joe Krapov, mille mercis! En bleu les consignes de Joe Krapov, en noir les mots utilisés pour parler de Topaze, une pièce de Marcel Pagnol.
Voici quelques mots de Rimbaud : Palmes – idole – éclairs – sang – cascade – féerie – cirque – déluge – ronces – les haleines – verger – lune – les pierreries – la route – la mer et le ciel –yeux noirs – sable – les géantes – oiseau – essaim – couchant – ciment – enfant – tombeau – terrasse – piéton – horlogepalais – cathédrale – parade – départ – éternité – tambour – flamme – glace

1) Il vous est demandé d’écrire un ou plusieurs poèmes en prose incluant dix de ces mots.
2) Vous pouvez aussi écrire quelque chose de plus informel mais – toujours en incluant dix mots – en utilisant un des incipits suivants :

L’automne déjà ! Mais pourquoi regretter un éternel soleil…
Des fleurs magiques bourdonnaient…
C’est elle, la petite morte, derrière les rosiers…
Je suis le savant au fauteuil sombre…
Dans un grenier où je fus enfermé à douze ans, j’ai connu le monde.
L’hiver nous irons dans un petit wagon rose.
Quelle sorcière va se dresser sur le couchant blanc

Cette consigne est sortie du Nouveau magasin d’écriture d’Hubert Haddad. Remercions-le à nouveau.

170216 - LE MONDE HS - Arthur RIMBAUD, Le génial réfractaire - 011

N.B. Les illustrations viennent du numéro hors série du « Monde » sur Rimbaud:
on peut le retrouver en ligne ici