
A l’expo au Musée de la Tapisserie, à Tournai, l’Adrienne s’est arrêtée un moment devant cette œuvre ‘Sans titre‘ dont elle ne savait que penser.
Des petits carrés blancs épinglés sur fond blanc, sont tricotés ou crochetés ou simplement « déchiquetés » dans du tissu, et portent chacun une nominette (comment appelle-t-on ça en France?) avec un verbe pronominal.
On constate qu’il s’agit souvent des mêmes verbes qui reviennent.
On s’interroge sur le sens de tout ça.
On commence à assembler les verbes deux à deux, jusqu’à former sept couples: se tendre/se détendre, se salir/se laver, s’user/se réparer, se couvrir/se découvrir… mais on doute que ce soit la bonne explication du sens de l’œuvre.
On consulte la brochure reçue à l’entrée.
On y explique que ces verbes « renvoient à l’individu » et que l’œuvre « interpelle et pose une réflexion sur l’être et le devenir. »
Ça rappelle une discussion qu’on avait eue avec un voisin artiste très reconnu en Flandre, dont la conclusion était: si moi – artiste – je décrète qu’une chose est de l’art, alors c’est de l’art.
Point barre.
Cette « œuvre » a fait du bruit dans votre tête. C’était peut-être son objectif.
🙂
J’aimeJ’aime
ça m’a rappelé les petits échantillons qu’on faisait avant de commencer un tricot, pour vérifier quel nombre de mailles serait nécessaire, vu qu’on n’utilisait jamais la laine préconisée dans les explications du modèle 😉
J’aimeJ’aime
Ce qui m’énerve là-dedans, c’est qu’on veut toujours nous expliquer ce que nous devrions comprendre ou ressentir. Pour moi si ça ne m’émeut pas, c’est sans intérêt. Toutes les explications du monde n’y changeront rien.
J’aimeJ’aime
oui trouver beau, être ému et s’il n’y a ni beauté ni émotion, j’aime aussi comprendre 😉
J’aimeJ’aime
Dès que tu auras compris, tu m’expliqueras Panamarenko 🙂
J’aimeJ’aime
C’est aussi ce que nous expliquait le professeur d’histoire de l’art à l’Université : est art tout ce qu’un créateur décide que ce l’est. Le champ est large…
J’aimeJ’aime
voilà 🙂
mais ça me semble être un point de vue « moderne », je me demande si Jan Van Eyck décrétait « c’est de l’art, puisque je le dis » 😉
J’aimeJ’aime
Là c’est peut-être la démarche inverse : c’est nous qui disons que tous ces maîtres du passé sont des artistes, eux se considéraient sans doute plutôt comme des artisans accomplis.
J’aimeJ’aime
oui là c’est le public qui décide de l’étiquetage 😉
J’aimeJ’aime
C’est de l’art pour l’artiste – il crée, il fait de l’art », il expose – et forcément pour le spectateur, le visiteur, s’il va à sa rencontre et s’interroge – quelle que soit son appréciation.
En général, j’aime bien quand on invite les mots dans une œuvre d’art. As-tu vu une corrélation entre la variété des points de tapisserie et le sens des verbes ? On dirait que ceux-ci se rapportent tous au devenir d’un tissu : s’éclaircir, se couper, s’user…
J’aimeJ’aime
non, on peut trouver le même verbe sur différents « échantillons », c’est la première chose que j’ai vérifiée sur place 😉
et oui, les verbes ont un rapport avec le tissu, le vêtement, mais selon la brochure ils « renvoient à l’individu »
J’aimeJ’aime
Je ne suis pas assez intelligente pour avoir une idée sur « l’art » du concepteur, en ce qui me concerne, ça ressemble à une serpillère.
J’aimeJ’aime
faudrait d’abord enlever les épingles 😉
J’aimeJ’aime
J’avoue ne pas comprendre grand chose à ce qui est parfois proclamé « art »…
Un artiste vendait ses excréments en boite de conserve. Des œuvres chiées!
J’aimeJ’aime
oui, en effet, et le plus drôle de l’histoire c’est que tout en voulant se moquer du marché de l’art, on entre dans le jeu qu’on veut critiquer et l’œuvre atteint une valeur marchande incroyable…
J’aimeJ’aime
Parfait, il suffit de déclarer, donc. Allez, dès demain je déclare que je suis une artiste prof 😉
J’aimeJ’aime
Attention, tu sautes une étape ! L’artiste peut déclarer qu’il a fait de l’art, mais ça ne veut pas dire que n’importe quel quidam peut se déclarer artiste 🙂
J’aimeJ’aime
J’ai un principe : quand une oeuvre m’interpelle sans m’appeler par mon prénom, je ne réponds pas.
😉
J’aimeJ’aime
Celle-ci me racontait un souvenir d’enfance, croyais-je 😉
J’aimeJ’aime
Tout ceci est très amusant : pour moi c’est « j’aime », ou « je n’aime pas » quand l’oeuvre ne me parle pas.
Comme qui disait : les goûts et les couleurs sont comme les coups et les douleurs ». La tapisserie que tu nous montre n’en est pas une à mon sens : la première syllabe à éliminer….
J’aimeJ’aime
Non, ce n’est pas une tapisserie !
😉
J’aimeJ’aime