H comme histoire musicale

Dominique nique nique chantait mini-Adrienne à une époque où les moins de vingt ans ne connaissaient pas encore le terme argotique, devenu si banal aujourd’hui qu’on peut entendre une jeune maman parlant de sa fille de dix mois: « Elle a complètement niqué sa robe! »
*soupir*

Réflexe de prof, sans doute, Madame aurait préféré entendre « Elle a sali sa robe » ou « sa robe est bonne à jeter » et toutes les gradations entre ces deux.

Misère de la langue française! Petit frère s’est bien adapté et dit désormais lui aussi « Donne-lui pas ça! », histoire de se fondre dans le décor ambiant.

Fatalement, les oreilles de l’Adrienne ont tinté toute la journée, à cette fête avec 120 personnes 😉

Solécisme, c’est comme ça que ça s’appelle, quand on emploie de manière fautive une forme grammaticale existante.
Mais bien sûr on a gardé le silence. On n’a pas fait sa prof 😉

La faute à qui ou à quoi, si tous là-bas disent « mets-toi pas là! » au lieu de « ne te mets pas là »? Pourquoi de telles erreurs alors que c’était parfaitement à la portée des petits Flamands de Madame?

Si vous avez une idée, n’hésitez pas à le dire 🙂

Écrit pour l’Agenda ironique de juillet 2022.

Chaque paragraphe commence par une des sept notes de musique, dans l’ordre, et il y a les mots imposés: silence, soupir et portée.

73 commentaires sur « H comme histoire musicale »

  1. « Si vous avez une idée, n’hésitez pas à le dire  » nous dis-tu.
    En arrivant à Tel-Aviv, avant de découvrir « Channel 22 » (l’équivalent d’Arte en Israël) j’ai commencé à apprendre l’hébreu avec les chauffeurs de taxi.
    Eh bien, c’est comme si tu apprenais le français en discutant avec les loubards d’une cité du « neuf-trois ».
    De fait, tu apprends à parler, un peu à comprendre, tu n’apprends pas l’hébreu. (qui est, comme toutes les langues, intéressante)

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      1. C’est seulement qu’Israël est un pays d’immigration et que les immigrés fraîchement arrivés sont rapidement chauffeurs de taxi, femmes et hommes de ménage.
        Souvant arrivés pauvres, ils ne peuvent aller à « l’Ulpan » pour apprendre l’hébreu correctement alors ils apprennent sur le tas, dans la rue.

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  2. La liste pourrait être fort longue ; lorsque je suis dans le bus à l’heure de sortie des écoles, je sursaute – sans arrêt – en entendant des tournures improbables… Dommage, la langue est si belle. J’ai souvenir de la première interview d’Isabelle Adjani, peut-être au moment de la sortie du film La gifle, elle parlait la langue parfaite, avec un grand calme et un vocabulaire choisi, ce fut un moment de grâce que je n’ai jamais oublié. Doux dimanche dame Adrienne, à bientôt. brigitte

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  3. Je m’énerve chaque jour en écoutant la météo à la télévision, avec des présentateurs qui parlent du temps qu’il fera le lendemain, ou les jours suivants, en employant le « présent » et non « le futur »…

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  4. Quelle est la raison? Je ne sais pas ce qu’il en est chez toi mais en France avec l’effondrement du niveau scolaire, les délires des pédagogues qui mettent l’élève « au centre » de l’école, il n’y a plus de transmission du savoir et surtout pas de la grammaire…
    Bon « OK boomer » me rétorqueraient certains jeunes… 😉

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  5. Le ‘do ré mi’ de Julie Andrew est un véritable ver d’oreille!
    (je ne me suis pas risquée à réécouter Sœur Sourire!)
    Et certaines tournures de phrase, carrément des piques pour les blesser.
    Pourtant, je n’ai pas toujours un langage irréprochable, je crois même que ça empire avec les années…

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  6. En Gaume, où je vais régulièrement (Avioth est juste à côté), les gens disent, traditionnellement, « là-haut » pour dire « là-bas ». Ça m’est donc arrivé de regarder en l’air à la suite de leurs propos ;o)

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    1. ah oui les questions de vocabulaire laissent parfois perplexe, c’est dans la belle-famille de mon frère (là-bas ;-)) que j’ai appris le mot sopalin (pour le papier essuie-tout)
      ce n’est qu’après que j’ai appris que c’était le nom d’une marque (que je n’avais jamais vue en Belgique)

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  7. Belle montée en gamme.

    Pour le reste la descente – mais n’ayons pas peur d’un langage où fleurissent quelques dissonances singulières !

    Bon week-end

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  8. Un chouette texte pour l’Agenda ironique qui m’avait échappé. Moi ce qui me choque c’est de lire qu’une copine (sexagénaire comme moi pourtant) a été « dans la piscine à Jean-Luc »! Ou d’entendre ou lire que quelqu’un a « eu facile ».
    Mais bon, il faut apprendre à se taire malgré tout…

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    1. ah, moi, j’ai droit à C’est Jérôme c’est moi depuis mes 11 ans 🙂
      sinon, la langue française, çuilà qui la cause comme il a l’habitude de dire et çuici qui dit comme kilfaudrait l’écrire, sont rarement raccord d’accord tout les deux (et ça me va bien)

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      1. hahaha! En effet, nous avons de magnifiques chansons pour nous présenter ! Quant à l’usage de la langue de Molière, si les entorses sont voulues, c’est quelque chose, mais j’ai des souvenirs de CE2 et des marques rouges sur mes copies de dictées qui me cuisent encore. Tout ça pour ça !

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  9. Dire que j’avais loupé (euh, pardon, manqué) ce texte…

    C’est une vraie « perle »…tu as magnifiquement joué avec les notes
    en début de paragraphe, à tel point qu’on ne les remarque même pas
    quand on ne connaît pas la consigne…

    Et le fond y est aussi !

    Parmi les « horreurs linguistiques » actuelles,
    tu écouteras la façon dont les gens emploient « lequel », « duquel », « auquel », ou « à laquelle »…
    Tout le monde se trompe (y compris les journalistes à la TV).

    Personne ne semble plus capable d’accorder cela avec le sujet !
    Un vrai mystère…

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    1. oui oui les dont et duquel etc mal employés…
      je pensais que pour devenir journaliste il fallait passer par un sérieux parcours pour parfaire ses connaissances de la langue qu’on va employer – en Flandre en tout cas on est extrêmement pointilleux là-dessus, limite trop 😉 et nos chaînes comme nos journaux ont des comités qui y veillent – mais apparemment en France ce n’est pas le cas, de sorte que tous les spectateurs et auditeurs reprennent en chœur les solécismes et les barbarismes, à commencer par « je m’en rappelle » 😉

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