Une autre chose qui aurait dû avoir lieu le 2 février, c’est la rencontre à Bruxelles de deux poètes que l’Adrienne aime beaucoup, le Français Thomas Vinau et le Belge Carl Norac.
Mais comme nous tous, au lieu de se voir « en vrai » ils ont dû avoir recours aux joies d’internet, et comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessus, c’est un exercice assez neuf pour eux aussi.
Mais c’est chouette à voir et à entendre, si on a une heure de repassage, de pause ou d’envie, tout simplement 🙂
Merci à eux et aux Midis de la Poésie!
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Poème pour l’enfant au bord d’une page
La poésie fait son nid d’une main à peine ouverte,
elle peut suivre les lignes de la paume
et aussi vivre dans un poing.
Elle est ce souffle inattendu qui patientait en toi,
ce temps posé sur l’instant, mais qui dure.
Si tu veux la dresser, change de livre,
délaisse les gens qui veulent la définir.
Elle aura toujours le coup d’aile d’avance
de l’oiseau quand tu veux l’attraper.
Un poème ne t’attend pas.
Il est là, même où tu l’ignores.
Il ne se veut pas forcément plus brillant
qu’une bruine qui s’amuse ou un soleil qui tombe.
Un poème ne fait pas pousser les fleurs :
c’est une parole entre deux lèvres
qui ne sauvera peut-être pas la Terre,
mais qui s’entendra,
se fendra d’un aveu, d’un amour, d’un combat.
Elle chantera encore quand d’autres s’agenouillent
ou s’enfuient devant la foule des bras tendus.
Aujourd’hui, tu vas écrire, me confies-tu.
Alors, vas-y, jette-toi dans la beauté.
Au bout d’une page, ou de quelques vers,
il y a parfois le début d’un univers.
Je te regarde : ce matin, tu te sens si poème
que tu crois pouvoir toucher,
pour dire le monde,
l’infini d’une seconde.
Carl Norac, source ici.