L comme Lali

I comme inspiration chez Lali

Elle aime prendre un café dans ce bar, surtout quand il fait beau et que des tables sont installées sur la placette.
Elle s’y pose un quart d’heure, juste le temps qu’il faut avant de retourner au travail.

Mais vous qui connaissez la vie, vous vous doutez bien qu’autre chose encore que le café l’y attire et l’y fait revenir presque quotidiennement: le grand gars qui le lui sert, toujours souriant, toujours gentil, toujours un mot pour la faire rire.

Voilà, vous avez compris.

Après, ça devrait couler de source, un mot en amenant un autre, de sourire en sourire, de jour en jour…

Mais non.

Le gars est-il timide?
La croit-il inaccessible?

C’est trop bête, s’est-elle dit ce matin-là, je vais lui laisser un mot, on verra bien.

Ainsi fut dit, ainsi fut fait et en s’éloignant d’un pas qu’elle voulait tranquille et souple, elle avait la tête qui bourdonnait si fort qu’elle n’a pas entendu la voix qui criait:

– Mademoiselle! Mademoiselle! vous avez oublié quelque chose!

Las! las! ce n’est pas le grand gars rieur qui a ramassé l’enveloppe, mais sa collègue.

***

ça fait très longtemps qu’on n’avait plus participé au jeu de Lali et malheureusement il était bien trop tard pour l’envoyer 😉

Première ou dernière?

KUKHTINA (Margarita) - 1
On regarde avec ravissement tomber la première neige.
C’est toujours aussi féerique et les amies de l’Adrienne ne manquent pas de souligner que maintenant qu’elle habite en ville, elle n’a plus de souci à se faire pour les déplacements, comme à l’époque où elle vivait sur « sa montagne« . Elle peut donc en jouir sans arrière pensée, même si c’est infiniment moins joli qu’en pleine nature.
On se demande si cette première neige tant attendue – après la météo « ridicule » qu’on a eue en Islande, aux dires des Islandais eux-mêmes – sera aussi la dernière, comme il arrive souvent. On est déjà à la fin du mois de janvier et les crocus montrent le bout du nez.
On se sent en complet accord avec la lectrice de Lali, avec ses guirlandes de Noël allumées fin janvier, délaissant son livre, oubliant sa boisson chaude, entièrement prise par le spectacle des flocons, leur blancheur, leur légèreté trompeuse.
Et c’est justement parce qu’on ne sait pas si cette première neige sera aussi la dernière de la saison, qu’on s’en remplit les yeux avec tant d’avidité.
***
Photo et consignes chez Lali, que je remercie: « Les montagnes de neige, les trottoirs glacés et glissants, le froid qui brûle les joues, le vent qui traverse les vêtements, rien de tout cela ne donne envie de mettre le nez dehors en ce dimanche. Je resterai donc bien au chaud, comme a choisi de le faire la lectrice de l’illustratrice russe Margarita KukhtinaÀ vous maintenant de vous approprier la lectrice, de vous glisser dans l’illustration, de la raconter en vos mots. » 

Stupeur et tremblements

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Pour mieux se fondre dans la foule parisienne, William Willoughby Junior s’est acquis un béret basque. Il s’étonne d’en voir si peu dans les rues et sur les grands boulevards mais en conclut que tous ces promeneurs plus ou moins pressés ne sont sans doute pas de vrais Parisiens. 

Il a bien préparé son voyage, il possède quelques rudiments de français et un discret glossaire qui malheureusement ne l’aide pas beaucoup au restaurant. Onglet? Tartare? Tripes? Tout ça ne s’y trouve pas et le serveur, un grand moustachu chauve, s’amuse à l’embrouiller encore plus en lui donnant des explications compliquées avec un débit de fusil mitrailleur. 

De l’autre côté de la nappe à carreaux, un gros type oublie de fumer sa cigarette, tellement il est atterré par les mauvaises nouvelles de ce samedi 26 octobre. Lui aussi découvre avec stupéfaction des mots inconnus, krach, brokers, Dow Jones… et sent confusément que le monde va changer, et la peur du pire lui prend le ventre. 

Pendant ce temps, près de la fenêtre, miss Susan Walker – des Walker de Baltimore – les premiers émois passés, se dit qu’il serait peut-être plus prudent de vérifier le pedigree du fringant jeune homme qui lui baise les doigts et la tient constamment sous la langueur de son regard, avant de s’engager plus loin avec lui. 

Elle ne sait pas encore que depuis deux jours, ce presque sans-le-sou est plus riche qu’elle. 

*** 

photo offerte à l’inspiration chez Lali
que je remercie!