22 rencontres (5.6)

7 extraits

C comme café

Le défi du 20

– C’est quoi ta couleur préférée? demande Alexandra.
– Pour mes vêtements, c’est le rouge, répond Madame.

Preuve à l’appui: ce jour-là, son pull (photo ci-dessus) était rouge.
La semaine d’après, c’étaient ses chaussettes.
Ou alors la blouse à pois (photo ci-dessous)

Mais la chose la plus importante, à propos de rouge, c’est ce qui peut se fêter aujourd’hui même: Madame est à mi-chemin du remboursement de son prêt hypothécaire pour l’achat de sa maison.

Dix ans en ce 20 juin qu’elle a signé.

Toute seule comme une grande 😉

Dans dix ans, chaque centimètre carré de son logis avec jardinet sera vraiment à elle 🙂

Si elle vit encore, évidemment.

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écrit pour le Défi du 20 chez Passiflore – merci à elle! – qui proposait pour ce 20 juin, vous l’avez deviné: ROUGE!

I comme imitation

Vous voyez cette citation sur l’art qui doit imiter la nature?

Non, Boileau n’est pas mort.

Même si le romantisme, le cubisme, le surréalisme et tous les autres -ismes sont passés depuis lors 😉

L’art doit imiter et plaire.
L’art doit imiter pour plaire.

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La photo représente une partie d’un serpent et a été prise le 27 juin dernier, au parc près de chez ma mère.

A comme Adamo

« Moi je dors avec nounours dans mes bras », chante la petite qui serre très fort contre elle la peluche plus grosse qu’elle.
« Le matin, c’est moi qui le réveille », dit la chanson, et c’est tellement vrai.
« Je l’aime autant que maman et papa.
Moi je dors avec nounours dans mes bras »
– Ah non! dit la mère. Ce n’est pas bien! On ne peut pas aimer un ours en peluche comme on aime ses parents! Non! ce n’est pas bien!
La petite est tout étonnée.
Ne se rendait pas compte du mal qu’elle faisait.
Un gros péché, sûrement.
Puis la mère a donné le nounours à dépecer au petit frère.
Mais même sans les yeux et avec un bras démis, la petite l’aimait encore.
Alors la mère l’a jeté à la poubelle.

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écrit pour Lali, merci à elle pour l’illustration et la consigne En vos mots 766.

Z comme zut!

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Des papas, des mamans, des enfants, massés à côté du bus qui devait emmener les petits prendre le bon air de la campagne.

Deux hommes montaient les bagages sur le toit, et sur les gravillons de la cour, ça jacassait, ça pépiait, ça trépignait, ça y allait des dernières recommandations sur le chaud, le froid, le boire et le manger… quand tout à coup on entendit des « Zut! zut! » et on vit courir Marie-Thérèse en direction de sa maison.

Au lieu de prendre la valise du petit, elle avait pris son cartable.

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source ici, le non-devoir de Monsieur le Goût, parti aux colonies ce lundi.

A comme atavique Adrienne

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Qui d’autre que l’Adrienne, dans sa ville au passé presque entièrement voué au textile, et dont l’arbre généalogique ne mentionne que des tisserands, ourdisseuses, fabricants de flanelle, bobineuses, ouvriers teinturiers et autres apprêteurs, qui d’autre donc pourrait traverser la ville à pied un dimanche matin avec sous le bras sept kilos de coton à petits carreaux bleus et dans la main un gros paquet de toile de lin beige?

Tout en marchant, elle se demande deux choses: d’abord, ce qu’elle en fera; ensuite, d’où sa mère continue à sortir ces kilos de textile divers…

Mais bien sûr, quand on est la petite-fille d’une couturière, on ne refuse pas un ’bout de tissu’ et on se dit que ça pourra sans doute servir un jour…

D’ailleurs, dès l’après-midi elle taille des rideaux dans la toile beige et des draps dans le coton bleu à rayures, trimbalé de la même façon plus tôt dans la semaine 😉

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photo déjà mise sur ce blog, avec une des cheminées d’usine de la ville, vestiges de son passé industriel

Atavique: qui se transmet par atavisme, « Transmission continue, de génération en génération, des caractères héréditaires, physiques ou moraux » (source CNRTL)

Z comme zèle (ter)

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– Alors? dit la mère de l’Adrienne, à peine leur improbable trio était-il monté dans le train du retour vers Hull. Alors? tes activités sont déjà planifiées, pour le mois de septembre?

Mes activités pour septembre, se dit l’Adrienne interloquée. Quand on n’est que le 20 juillet et qu’on rentre de vacances dans le Yorkshire? Était-elle supposée régler ça depuis Skipton? 

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Vendredi dernier, l’Adrienne téléphone à sa mère. La semaine a été caniculaire, mais la mère de l’Adrienne refuse d’ouvrir une fenêtre du côté de la rue, en matinée ou en soirée. Ça ferait entrer des poussières. Au troisième étage.

Elle refuse aussi de se tenir tranquille aux heures les plus chaudes: elle sort pour ses promenades entre 13.30 h. et 16.30 h., point barre.

– Alors? lui dit-elle au téléphone, tu as géré ton mois d’août?
– Gérer mon mois d’août? répond l’Adrienne. Qu’est-ce que ça veut dire?
– Et bien ça veut dire profiter de tes vacances!

Décidément, l’Adrienne et sa mère ont des vues très opposées.

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Photo prise du train entre Skipton et Hull le 20 juillet dernier.
Admirez surtout les beaux gros nuages aux nuances variées de gris 😉