Vous savez ce que c’est avec les rendez-vous: il s’agit de ne pas se rater et ça commence par avoir une montre qui marque l’heure exacte. Qu’elle ne soit pas à l’arrêt faute de piles. Qu’elle ne soit pas à l’heure d’hiver quand on est passé à l’heure d’été, ou le contraire.
La semaine passée, l’Adrienne a pu prendre connaissance dans la presse de ce problème crucial… sur la lune.
Puisque dans un avenir relativement proche des équipes diverses – européennes, américaines… – devront s’y rencontrer, il faudra qu’elles mettent leurs montres à l’heure… lunaire.
Donc les divers pays participant à des programmes sur la lune devront se mettre d’accord sur le même temps lunaire, la même façon de le calculer, pour tous, au lieu de procéder comme ils l’ont fait jusqu’à présent, chacun à sa manière.
Comment va-t-on y arriver?
En installant tout un dispositif qui est bien expliqué ici.
Le seul ‘hic’, c’est que tout ça n’est qu’au stade du projet, avec encore des tas de décisions à prendre sur où, quand et comment l’installer.
En 2020 une œuvre qui était accrochée dans l’hôtel de ville de la commune de Saint-Gilles et qu’on croyait être une copie de Jordaens a été certifiée et authentifiée comme il est décrit dans la vidéo ci-dessus, puis soumise à d’autres examens dans le cadre de la conservation du patrimoine pictural des 15e au 17e siècle.
Et c’est là qu’arrive le mot inconnu – pour l’Adrienne, pas pour les joyeux chimistes parmi vous – des oxalates.
Des oxalates métalliques qui déforment et abîment les couches de peinture pour lesquelles on a utilisé l’huile comme liant.
On nous offre régulièrement des horoscopes… Pierre est Taureau, Paul est Scorpion… Cela indiquerait des traits de caractère de l’un ou de l’autre. Cela orienterait même son avenir… Or, qu’est-ce que cela veut dire: « Pierre est Taureau » ? Cela veut dire que quand Pierre est né, le Soleil, qui parcourt le ciel constellé en une année, se trouvait dans la région du ciel qu’occupe le signe du Taureau. Le caractère de Pierre, selon l’horoscope, est calqué sur ceux qu’on prête à l’imaginaire mythique brodé autour de l’image de la constellation astronomique du Taureau… Or le Taureau, constellation, était dans le signe du Taureau il y a deux mille ans – il n’y est plus maintenant… Maintenant c’est le Bélier qui s’y trouve ! Cet horoscope simpliste est donc une mystification. Que valent les horoscopes dans de telles conditions ? Rien!
Les astrologues les plus savants en astronomie tiennent compte du glissement des constellations par rapport aux signes du Zodiaque, un glissement qui se continue, depuis 2000 ans que l’on a défini l’astrologie sous sa forme actuelle. Mais tiennent-ils compte de ce qu’il y a TREIZE, et non DOUZE, constellations traversées par le Soleil en un an ? La treizième, entre Scorpion et Sagittaire, c’est Ophiucus, le Serpentaire… Savent-ils, ces savants astrologues, que le Soleil reste près de deux mois dans la constellation de la Vierge, à peine 10 jours dans celle du Scorpion, et le reste à l’avenant ? Que veulent donc dire ces horoscopes qui classent les gens en tranches d’un mois, chaque mois en trois décans ? Rien… Encore une mystification ! L’horoscope, même celui qui tient compte du glissement des constellations, n’a aucun sens.
L’astrologie suppose une action des astres sur les hommes. Ceci était raisonnable au moyen âge, quand on croyait que les étoiles étaient des lampes fixées sur une voûte cristalline mobile. La hauteur de cette voûte était assez faible pour qu’on pût loger les dieux au delà. Aujourd’hui, on sait que les distances sont considérables. La lumière parcourt, en une seconde, 300.000 km, le Soleil est à 150 millions de km de nous, -huit minutes de lumière ! Les plus proches des étoiles sont à des années de lumière, 10 000 100 000 fois plus loin que le Soleil et les planètes. Le ciel constellé, loin de nous, est aussi profond. Les constellations ne sont qu’apparences, effets de perspective. Deux étoiles du Taureau, par exemple, sont à des distances de nous très différentes bien qu’elles apparaissent proches sur le ciel. Les dessins qui ont donné leur nom aux constellations sont artificiels. Vues d’un autre point de l’Univers, aucune de ces représentations pittoresques ne se maintiendrait… Par ailleurs, les Chinois donnent d’autres noms aux constellations. Le destin des Chinois obéirait-il aux astres d’une façon différente du nôtre ?
On justifie souvent l’astrologie en invoquant les correspondances mystérieuses entre les signes du Zodiaque et les parties du corps humain… Le cœur serait gouverné par le Lion, le sexe par le Scorpion, les pieds par les Poissons… La médecine du moyen âge a largement utilisé (à tort !) ces correspondances, – et elle ne soignait pas grand-chose. Cela avait un sens il y a mille ans. Ciel et Terre étaient complémentaires, mais essentiellement différents: le monde des hommes est périssable, fragile; il est dominé par le monde du ciel, éternel et puissant… Ce genre d’idées ne tient plus dés lors que nous savons que la nature physico-chimique des astres est la même que celle des êtres vivants: hydrogène, oxygène, carbone…, tout cela constitue la matière des étoiles, celle du Soleil celle des hommes. Il n’y a pas de correspondance ou d’analogie mystérieuse. L’unité de la nature est profonde, réelle et non fantastique. Et cela élimine ces analogies sans signification, sous-jacentes pourtant à toute astrologie…
Les planètes jouent dans l’astrologie qui se dit » savante » un grand rôle… Mais quelles planètes ? Quand l’astrologie s’est codifiée… il y a plus de deux mille ans, on connaissait 5 planètes, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne… Uranus, Neptune ou Pluton n’avaient donc pas d’influence avant leur découverte récente ? Aujourd’hui, on connaît autour du Soleil 8 grosses planètes, des milliers de petites, quelques satellites de même nature et de même taille que Mercure ou Vénus, et beaucoup de plus petits. Il y a dans le ciel des milliards de soleil comparables au nôtre, des milliards de planètes comparables aux nôtres… Et pensez que Mars, par exemple, est à une distance de nous qui varie d’un facteur 5 d’une année à l’autre ! Toutes ces planètes, à toutes ces distances de nous, ont-elles une influence ? Pourquoi pas, si l’on croit à l’influence de certaines d’entre elles ? La vérité est que l’astrologie planétaire n’a pas plus de valeur que l’astrologie zodiacale et qu’elles ne sont que de la poudre aux yeux…
Cinq réponses à un amateur d’astrologie, par Jean-Claude Pecker (1923-2020), astrophysicien et membre de l’Académie des Sciences, a été Président de l’AFIS.
Pour ceux que ces questions intéressent, il y a aussi le site des Sceptiques du Québec.
***
écrit pour le Défi du 20 – merci Passiflore! – qui demandait de parler des 12 signes du zodiaque.
Sur la photo, de gauche à droite, une Vierge, un Verseau, un Taureau, un Scorpion, deux Sagittaires, un autre Taureau, trois Olibrius… et un raton-laveur 🙂
Dans une de ces nombreuses écoles où Madame a été réaffectée, il y avait deux Rita au secrétariat, et ce qui faisait beaucoup rigoler – elles les premières – c’est que l’une s’appelait Van Boven (d’en haut) et l’autre Van Beneden (d’en bas)
Alors quand Madame a vu sur le site d’Ostende qu’un certain Pierre-Joseph Van Beneden avait fondé le premier laboratoire et le premier aquarium destinés à l’étude de la biologie marine, en 1843, elle a d’abord pensé aux deux Rita avant de s’intéresser à Pierre-Joseph 🙂
Comme disent dédaigneusement nos voisins hollandais, vous les Belges, vous ne savez pas vous vendre 😉
***
L’illustration (source ici, où on peut voir aussi un portrait du monsieur) montre l’emplacement de cet institut, au 19e siècle, sur l’Oosteroever d’Ostende, dans l’huîtrière de la famille Valcke-Deknuyt.
Il en avait déjà été question ici, de Speculoos et de Trappist, et cette fois encore il s’agit d’une nouvelle fracassante – en tout cas l’Adrienne la trouve fracassante, cette nouvelle découverte dans l’exploration spatiale par les télescopes belges: trouver des planètes situées à plus d’une centaine d’années lumière de la terre, c’est de la physique qui devient de la métaphysique.
L’équipe de l’université de Liège est dirigée par Laetitia Delrez et ceux que le sujet intéresse peuvent lire toute l’info ici, sur le site de l’université de Liège, d’où vient aussi la photo d’illustration.
Si vous trouvez que vous avez déjà bien assez de sujets de vous alarmer, que ce soit au niveau privé, familial, national ou international, n’allez pas plus loin: nous sommes tous saturés de crises, de pénuries, de drames et de larmes.
Mais, vous vous en doutez, il y a toujours pire.
Et les scientifiques ne manquent pas de nous le rappeler.
Il y a un mot qui énerve beaucoup l’Adrienne, non pas le mot mais l’idée qu’il y a derrière, et elle a été très heureuse de voir que quelqu’un partageait son avis 😉
« Quelles sont nos racines? Et même, en a-t-on? Le débat fait rage, il est politique, moral, culturel, il tourne en rond et il m’exaspère. Je regarde sous mes pieds: pas de racines, je marche sans peine, je me déplace comme je veux. Les racines nationales, chrétiennes, européennes, c’est une métaphore, une image, une idée, on passe de l’un à l’autre par glissements de langage, on fait l’aller et le retour entre le propre et le figuré, on ne sait plus de quoi on parle, ça n’empêche pas de parler, de s’engueuler, d’envisager même de se battre; ça m’exaspère. Ce que j’ai appris de consistant sur les racines, c’est pour avoir roulé à toute vitesse [en rollers] dans les rues tant qu’elles étaient bitumées. […] J’ai appris ceci de fondamental en parcourant Lyon la nuit sur mes rampes de roulettes lancées à tout vitesse: les racines, c’est ce sur quoi on trébuche. Voilà une bonne définition de la prétendue racine humaine, et qui explique qu’elle nous lance dans d’absurdes débats. […]
La racine humaine, si on en revient à cette image approximative, est perçue spontanément comme ce qui nous tient, nous nourrit, et nous relie à un passé ancestral qu’étrangement l’on pense enfoui, d’autant plus profond qu’il est ancien, cela doit être l’influence de nos rites funéraires. […]
La métaphore de la racine appliquée à l’homme est un caillou dans la chaussure, tout à la fois symboliquement parlante et botaniquement fausse, on y revient toujours, on s’en agace aussitôt, on la rejette, et on y revient sans le souhaiter. On le sent, dit-on, que l’on a des racines; comme si on le pouvait. L’homme n’est pas un arbre, la cause est entendue, les racines qu’on lui prête sont une image inventée, mais sans doute est-ce cela la meilleure propriété de cette image: la racine est ce sur quoi on trébuche, ce qu’on n’a pas choisi et qui est toujours en travers du chemin, ce qui par là même fait le chemin. »
Alexis Jenni, Parmi les arbres. Essai de vie commune, Actes Sud, 2021, extraits des pages 27 à 36.
Toute l’info et les premières pages à lire sur le site de l’éditeur, d’où vient aussi l’illustration ci-dessous.
Vous aussi probablement recevez de toutes parts des appels aux dons et vous non plus ne savez pas à qui ni à quoi donner en priorité, Amnesty, la Croix-Rouge, les aveugles, les réfugiés, les parturientes congolaises… et ces derniers temps le monde culturel agite lui aussi de plus en plus frénétiquement la cloche d’alarme.
Ainsi l’Adrienne vient de recevoir cet appel de son ancienne université pour l’aider à restaurer et conserver un incunable.
On est d’accord, ce livre est un fort bel objet et mérite certainement sa survie pour la postérité. C’est déjà un miracle qu’il soit arrivé jusqu’à nous, les bibliothèques ayant une fâcheuse tendance à brûler et si la combustion n’est pas spontanée, les armées d’envahisseurs s’en chargent.
(Entre parenthèses, c’est un des plus lointains souvenirs d’Henry Bauchau, il en parle dans L’enfant rieur…)
Bref, cet incunable est le fruit d’un projet ambitieux de Bernhard von Breydenbach et un des tout premiers « guides de voyage illustrés » (1486). L’itinéraire du voyage en terre sainte est donné en détail et pour les illustrations, Bernhard von Breydenbach a emmené un artiste hollandais, Erhard Reeuwijk (son nom est germanisé en Reuwich).
On peut y voir les villes traversées, les populations rencontrées, des animaux encore inconnus du public européen de l’époque, comme la girafe, et y apprendre des tas de choses sur les différents lieux, langues, alphabets, coutumes…
Le voyage a débuté le 25 avril 1483 à Rödelheim et la boucle est bouclée un an plus tard, en février 1484 à Mainz.
A Venise ils ont pris le bateau pour Corfou, Modon (Methoni, dans le Péloponnèse) et Rhodes jusqu’à Jaffa (Haïfa). Ils ont bien sûr visité des lieux bibliques comme Jérusalem ou Bethlehem, sont passés par le désert du Sinaï pour se rendre au monastère Sainte-Catherine puis sont revenus par le Caire et Alexandrie, ont pris un bateau sur le Nil jusqu’à Rosette et sont retournés à Venise pour rentrer en Allemagne.
Ouf 🙂
***
La photo d’illustration vient du site de la KULeuven – où on peut en voir d’autres – et montre la prof. dr. Lieve Watteeuw avec la vue de Jérusalem dans l’incunable Peregrinatio in Terram Sanctam.