Juste après avoir fêté son dixième anniversaire, le blog d’Adrienne sur skynet est obligé de se chercher une nouvelle demeure: ce sera donc WordPress.
Merci à tous ceux qui continueront à venir et bienvenue aux nouveaux 🙂
Juste après avoir fêté son dixième anniversaire, le blog d’Adrienne sur skynet est obligé de se chercher une nouvelle demeure: ce sera donc WordPress.
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Vous avez vu la nouvelle pub de D*m*rt?
Ce n’est plus « Froid, moi? Jamais! »
Il y a maintenant une version changement climatique – d’ailleurs le produit s’appelle Climatyl, avouez que ça a dû drôlement cogiter pour arriver à ce résultat – et par conséquent le nouveau slogan est:
« Chaud, moi? Jamais! »
Quelques jours avant, des panneaux avaient été placés devant une dizaine de maisons, dont celle de l’Adrienne, pour indiquer que le stationnement serait interdit du 23 au 26 avril.
L’Adrienne a donc mis sa voiture en face.
L’autre rue, celle où il y a l’abri pour l’auto, va être en travaux également 😉
Arrive le 23, aucune machine en vue et sur les panneaux les dates ont été changées: ce sera pour le 25 avril.
Bon.
On remet l’auto en face.
Le 24, en sortant de chez soi, on voit un type en train de réécrire d’autres dates:
– Ils ont encore changé d’avis, rigole-t-il.
Puis, avec son téléphone portable, il prend des photos des panneaux, sans doute pour apporter la preuve qu’il a bien fait son travail.
Et c’est ainsi, se dit l’Adrienne en allant chercher des fraises au marché, c’est ainsi que le travailleur actuel est contrôlé tout le temps: ses photos révèlent où il est et quand il y est et à quel rythme il travaille.
Il y a de ces « détails » auxquels on ne s’attardait pas, il y a trois ans, mais qui nous sautent maintenant aux yeux: le lieu de naissance de certains grands noms de la littérature russe.
Nicolaï Gogol, par exemple, est d’origine ukrainienne et sa première œuvre en est largement inspirée: Les Soirées du hameau près de Dikanka est un recueil qui regroupe huit nouvelles inspirées de la vie et du folklore ukrainiens.
On peut lire une traduction française des quatre premières histoires ici, regroupées sous le titre « Veillées d’Ukraine« .
***
La vidéo a été faite in tempore non suspecto, pourtant elle soulève (évidemment) la question des origines, des appartenances et des étiquettes 😉
Madame était un peu énervée, lundi midi.
Vlad avait non seulement fait un mauvais test de vocabulaire, il s’agissait de quelques mots basiques pour parler de nourriture, le pain, le lait, les tomates, les carottes, le beurre…, mais de plus il n’avait préparé que la moitié des exercices.
Dans ces conditions, il est évidemment très difficile de mettre en pratique la nouvelle matière.
Jugez-en vous même:
– Tu as mangé quoi, ce matin?
– …
– La dernière fois tu m’as dit que tu avais mangé des œufs. Et ce matin?
– Euh… deux œufs.
– Et avec ça?
– …
– Tu as mangé du pain?
– Oui, du pain.
– Avec du beurre?
– …
C’est là que Madame s’est énervée et qu’elle lui a dit, mais en néerlandais et en anglais, pour être sûre qu’il comprenne:
– Ce n’est quand même pas normal qu’aujourd’hui encore, alors que tu as eu des mois de cours de français, je connaisse plus de mots en roumain, appris en 1990, que toi du vocabulaire que tu devais apprendre pour le test de mardi dernier!
Mais riez: dans son indignation, elle a confondu smântână (crème) et unt (beurre)
🙂
Lors d’une vaste opération transfrontalière de contrôle de police, entre la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne, mardi dernier, un chauffeur de camion a été verbalisé pour la raison suivante: il travaillait en continu, sans être rentré chez lui, depuis la mi-décembre. En déplacement depuis quatre mois, 18 semaines, sans respecter les limitations de temps de conduite des camions.
Il y a bien longtemps, l’Adrienne avait une copine de classe dont le papa faisait ce travail de camionneur: il choisissait les trajets longs, ceux vers l’Espagne, par exemple, parce que ça lui permettait de gagner un meilleur salaire.
Il avait une épouse mère au foyer et quatre enfants.
Il était donc chaque fois parti pour plusieurs jours.
Mais 18 semaines, c’est autre chose.
Alors l’Adrienne se pose des tas de questions, en particulier celle-ci: qui sera le plus sévèrement puni, le chauffeur contrevenant ou celui qui l’emploie?
***
Et bien sûr quand on parle de travailleur acharné, on ne peut que penser à Gaston 🙂
Merci Franquin d’avoir mis un peu de légèreté dans notre vie!
Il y a un truc bizarre, avec Jan (prononcer Yann).
Quand il était l’élève de Madame, il n’était ni le plus expansif, ni le plus amoureux du français.
Pourtant chaque fois qu’il la rencontre, il lui fait des bises.
Ce qui ne se fait pas, « chez nous », oh non!
Sauf quand, comme Jan, on se présente sur une liste électorale 🙂
***
Madame a des anciens élèves chez les verts, les jaunes, les oranges, les bleus – ouf non pas chez les bruns – mais par bonheur Jan est le seul à se jeter sur elle pour lui faire la bise.
Oui, il y a un truc bizarre, avec Jan.
Pour la première fois depuis fort longtemps, elle savait quoi faire de ses deux bras, au lieu de garder bêtement les mains jointes contre son ventre.
La main gauche crânement appuyée sur la hanche, la main droite tenant à bout de bras le bilboquet qu’elle apportait en cadeau à son cousin Henri, elle caracolait, assise fièrement en amazone sur le dos de son chien à sept têtes.
Fière, oui! elle l’était. De sa robe rose, de son toutou rose, dont les sept têtes étaient de véritables lance-flammes, ce qui était bien utile pour allumer le barbecue.
Elle devait juste apprendre à doser le jet, l’arrêt pique-nique avait été plutôt dévastateur pour la ville où ils avaient fait halte: le parc ombragé et les chaumières tout autour n’avaient pas résisté.
– C’est tout de même incroyable, dit-elle de son air le plus courroucé aux deux barbus contrits, implorant sa mansuétude.
Depuis qu’elle avait quitté son cadre, elle ne cessait de s’exclamer « C’est tout de même incroyable' », ce qui n’est pas tellement étonnant, vu le nombre d’années passées accrochée au mur du musée de Rennes, un tas de choses avaient bien changé entre-temps.
– C’est tout de même incroyable! Qu’est-ce qui n’était pas clair dans mon message? Tout le monde porte quelque chose de rose, sauf vous deux!
– C’est que nous sommes daltoniens! imploraient les deux barbus.
Alors derrière eux le petit Henri cessa de geindre: il l’aurait, son bilboquet!
***
Merci à Joe Krapov pour ce tableau et celui d’Isaure Chassériau, qu’il aime mettre à toutes les sauces.
On ne peut pas tout voir, au château de Chantilly, tant ça foisonne et ça pullule, par terre, sur les murs, au plafond, les tableaux, les meubles, les statues, et c’est tout à fait par hasard que l’œil de l’Adrienne est tombé (ploiiink) sur deux mosaïques insérées dans des sortes de colonnes tronquées.
Celle de la photo est romaine et date du premier siècle avant notre ère.
Les amateurs de poissons seront peut-être heureux de savoir qu’il s’agit d’un bar gris-blanc avec une touche de rose, puis d’un mince brochet de mer vert-jaune, d’un poisson brun-jaune non identifié, d’un rouget-barbet rose, rouge et jaune vers la droite, et d’un serran vert et jaune.
C’est en tout cas ce que dit la notice explicative 🙂
Au-dessus de la cheminée dans la salle des gardes il y a cette autre mosaïque antique, elle provient des fouilles de Stabiae et est datée du premier siècle.
On y voit l’enlèvement d’Europe ainsi qu’un dauphin, en bas à gauche.
Mais comme Passiflore demandait « poisson ou végétarien », le dauphin n’est pas à sa place ici: il n’est ni l’un ni l’autre 🙂
Merci à elle pour l’organisation du défi du 20 et à la prochaine!
Quand avant le voyage, l’Adrienne s’est documentée sur le château de Chantilly, elle n’a pas compris une chose – d’où la question naïve qu’elle vous partage aujourd’hui : comment ces descendants des rois de France pouvaient-ils disposer de ces « fortunes colossales » alors que les caisses étaient vides depuis Louis 14 et ses guerres incessantes, ses chantiers pharamineux et ses autres folies?
Alors que la révolution, plusieurs révolutions, même, avaient achevé la ruine?
Le testateur, émigré dès le 17 juillet 1789, « menait grand train » à Londres et a laissé par testament à sa fille naturelle « 2 millions de francs ainsi que ses châteaux et propriétés de Saint-Leu, Taverny (château de Boissy), Enghien, Montmorency, et Mortefontaine, un pavillon au Palais Bourbon, et le château d’Écouen […], tandis que le reste de sa fortune colossale — dont le château de Chantilly et tous ses autres biens, représentant quelque 66 millions de francs — allait à son petit-neveu et filleul le duc d’Aumale, dernier fils de Louis-Philippe d’Orléans » (merci wikisaitout)
Mais donc, pas de problème, l’héritier du château (complètement ratiboisé à la révolution, voir la vidéo) a pu le faire reconstruire à l’identique, un chantier hénaurme, le décorer, le meubler… et le remplir de 815 peintures (et pas des moindres) ainsi que d’innombrables et diverses autres œuvres d’art.
On y trouve même une grande mosaïque venant de Pompéi…
Et comme l’indique la photo ci-dessus, n’y manquent pas non plus une hénaurme bibliothèque ainsi que de nombreux manuscrits anciens.
Oui tout là-bas est hénaurme 😉
***
Les riches Russes blancs émigrés après 1917, quand ils ont vendu leur dernier diamant, leur dernier œuf Fabergé, se sont fait chauffeur de taxi, ou autre chose dans le genre, bref leur fortune n’était pas inépuisable.
Celle des Orléans apparemment l’était.
En arrivant à l’école lundi dernier, Madame voit des affiches placardées un peu partout, annonçant que le 25 avril il y aura vente de croissants et de petits pains au chocolat, le matin et pendant la récré de dix heures.
L’initiative émane apparemment des profs de français: les affiches sont ornées de petits drapeaux tricolores et la tour Eiffel se voit dans le décor.
Pourquoi le 25 avril? se demande Madame, qui suppose que ça n’a rien à voir avec l’anniversaire de la révolution des œillets.
Pour Vlad, les choses étaient claires:
– Vous avez vu les affiches? rigole-t-il en entrant en classe.
Il sait que Madame se souviendra que ce jour-là il fête ses 16 ans.
– Et cette fois tu ne trouves pas qu’un euro cinquante pour un croissant, c’est trop cher, comme pour les donuts?
Non, cette fois il a l’intention de débourser ses sous 🙂
***
Madame, photographiée à Chantilly en train de prendre en photo son assiette de fraises à la chantilly – elle qui normalement n’aime pas du tout ça, la crème fouettée… – mais celle-ci valait la peine qu’on y goûte 🙂