Il faudra retourner à Rome.
On ne sait pas quand, mais il faudra: on aimerait vérifier un truc qu’on vient de lire.
Il s’agit d’une œuvre de Rubens dans une église de Rome – il y en a tant que les précédents séjours n’ont évidemment pas permis d’en voir un nombre aussi grand qu’on aurait voulu, surtout qu’il n’y a pas que des églises, n’est-ce pas – œuvre à propos de laquelle on vient de lire quelques trucs intéressants.
Il s’agit de la Chiesa Nuova, appelée aussi Santa Maria in Vallicella, fondée par les Oratoriens.
Que la congrégation, au début des années 1600, ait commandé des œuvres à Rubens, préférant cet ‘estranger‘ à leurs propres artistes, est déjà remarquable, on n’est pas moins chauvin à Rome qu’ailleurs 😉 et Rubens, né en 1577, est à ce moment-là un jeune peintre venu se perfectionner en étudiant les grands maîtres italiens.
Mais la toile qu’il réalise est refusée par les Oratoriens.
Les versions diffèrent pour expliquer leur refus, un chercheur propose ici une piste intéressante, d’autres disent que c’était un problème de luminosité et que c’est pour cette raison qu’il a refait une seconde œuvre en la peignant sur de l’ardoise.
Une ardoise de 425 sur 250 cm, tout de même 😉
Ce que la réalisation a de plus particulier cependant, comme on peut le voir dans la vidéo, c’est que Rubens a dû créer un système de cordes et de poulies pour permettre d’escamoter le panneau central ovale: derrière celui-ci se trouve une fresque des années 1400, représentant elle aussi une madone à l’enfant.
Une madone à laquelle le fondateur des Oratoriens, Filippo Neri, semblait tenir beaucoup puisqu’il a fait transporter cette fresque dans son église.
Comme on le dit dans la vidéo, un jour qu’elle avait été heurtée par une pierre, ‘un sasso‘, la fresque avait ‘saigné’, ‘ha sanguinato‘.
On a donc voulu la mettre à l’abri comme objet de dévotion.
Aujourd’hui encore on la montre au public, à la messe du samedi soir on fait jouer les cordes et les poulies 🙂
La toile refusée n’est pas perdue: on peut la voir à Grenoble.